Quelle cruauté... Trois jours après avoir perdu la finale d'Europa League contre l'Atlético Madrid (3-0) dans le stade de son rival, l'OM voit Lyon, vainqueur de Nice (3-2), lui chiper le dernier ticket pour la C1.
Cette superbe saison se termine sans autre récompense qu'une qualification pour les poules de la C3. Certes, cette 4e place était l'objectif initial et le parcours européen a explosé les prévisions, mais les Marseillais pouvaient nourrir des regrets au soir du 62e match de leur incroyable marathon.
En perdant le duel contre l'OL à la dernière seconde le 18 mars (3-2), ils ont laissé Lyon revenir dans la course.
Le club aux cinq finales européennes perd une occasion de prendre un an d'avance sur l'OM champion's project', mais ce projet a déjà fière allure, et surtout l'enthousiasme est revenu à Marseille, après le marasme des années Vincent Labrune.
"Fiers de vous"
Le Vélodrome bondé a fêté ses héros, accueillis par un beau tifo et des banderoles louangeuses: "Vous avez honoré nos couleurs, merci", en virage sud, et "Fiers de vous" en virage nord.
Ils ont fini par un tour d'honneur mérité et un feu d'artifice. Le stade y a cru pendant 90 minutes, comme l'équipe de Rudi Garcia l'a fait toute la saison, où elle n'a jamais baissé les bras. Et le Vélodrome s'est vu en C1, de la 10e minute, avec l'ouverture du score de Morgan Sanson, jusqu'à la 65e, quand Memphis Depay a doublé la mise pour l'OL contre Nice (2-1).
Pour un petit point, l'OM reste pourtant au seuil de la Ligue des champions.
Pour ce dernier match de la saison, Luiz Gustavo avait retrouvé sa place au milieu, Boubacar Kamara évoluant en défense centrale avec Rolando, puisqu'Adil Rami était suspendu.
Le 'minot' a signé la première passe décisive de sa carrière professionnelle en lançant Morgan Sanson vers l'ouverture du score.
Ce but semblait ouvrir les robinets, Kostas Mitroglou signant dans la foulée le deuxième but (18), en profitant d'une tête de Lucas Ocampos difficilement repoussée par Régis Gurtner.
Au même moment Alassane Plea ouvrait le score pour Nice à Lyon, et l'OM était virtuellement en C1.
Mais l'ASC n'est pas pour rien la troisième défense de L1 avant ce match. Les Picards, qui ont parfaitement réussi la première saison du club dans l'élite (13e) en assurant un confortable maintien, ont resserré les lignes et même réduit le score.
Relance plein axe de Mandanda
A vrai dire, l'OM s'est compliqué la vie en offrant un but à Amiens sur une nouvelle erreur de Steve Mandanda, une relance pleine axe comme celle pour Frank Anguissa qui a coûté le premier but de l'Atlético en finale d'Europa league. Cette fois c'est Moussa Konaté qui a profité du cadeau (30).
Marseille a remis du cœur à l'ouvrage mais la qualité de frappe n'y était pas, à l'image du spectaculaire raté de Mitroglou, qui a envoyé dans les nuages un bon centre de Sanson (44).
En seconde période, le détonateur a été l'énergique Lucas Ocampos, pour ses nombreuses frappes, et pour avoir involontairement provoqué l'exclusion de Thomas Monconduit, auteur d'une vilaine semelle sur le mollet de l'Argentin (55).
L'OM a poussé pour se mettre à l'abri, en supériorité numérique, mais n'a eu que peu d'occasions, comme celles de Valère Germain, entré à la place de "Mitro" (71), contrées par Gurtner (80, 90+1).
Rolando, passé par tous les statuts cette saison - titulaire, remplaçant et héros de la demi-finale de C3 à Salzbourg - est sorti en boitant (78, remplacé par Frank Anguissa), sous un tonnerre d'applaudissements, beau symbole de cet OM courageux jusqu'au bout. Mais les mains vides.