Chelsea devra affronter le Real Madrid en demi-finale de la Ligue des champions. Une demi-finale qui sera spéciale pour Mendy des Blues, pas celui des Merengues.
Mendy a raconté du début à la fin sa période la plus difficile dans le football. Il n'avait pas encore intégré l'Olympique de Marseille que le rejet du club de sa ville natale, le Havre, a été pour "une première claque qui fait très mal".
" C'était au centre d'entraînement du Havre, ils m'ont dit qu'ils avaient d'autres gardiens de but et que je ne jouerais pas. Je suis au centre depuis un an, c'est le club de ma ville natale, où je veux réussir. Je suis une source de fierté pour ma famille, mon quartier, tout le monde me suit. Lorsque vous rejoignez une académie de jeunes, votre objectif est d'accéder aux U-18, au football amateur, au football professionnel. Et là, au niveau des U-16, c'était fini, je devais retourner jouer pour les équipes locales. C'est une double claque pour moi, parce que le jour où ils me l'annoncent, je rentre à la maison et ma mère et mon père sont bouleversés pour moi. Il n'y a pas de pire sentiment que de rendre ses parents tristes", a-t-il expliqué.
Et une fois au Pôle Emploi, Mendy s'est dit : "C'est la vraie vie. Je ne suis pas dans le club, je n'ai pas de travail, qu'est-ce que je fais maintenant ? Ma mère m'a dit : "Tu n'as pas d'argent, mais tu as travaillé, donc tu as droit au chômage". Je ne sais pas comment faire, alors ma famille m'apprend, m'aide. J'ai un rendez-vous à Pôle Emploi. Vous arrivez, vous faites la queue, il y a des enfants qui crient au comptoir, les gens se plaignent de l'attente. .... Quand c'est mon tour, le conseiller fait de son mieux, mais aussi le plus vite possible parce qu'il a encore cinquante ans sur le dos. Votre cas est un cas parmi d'autres, il ne prêtera pas plus d'attention au vôtre. Vous êtes dans le système.
"Je passe mon entretien et ils me demandent : "Qu'est-ce que vous cherchez ?". Un club, parce que je suis un footballeur. "Ah, mais nous ne pouvons pas vous aider ! En gros, ça me dit que je dois penser à autre chose. Et quand un gars que vous ne connaissez pas vous dit ça, vous pensez. Je me dis : "C'est fini, tout ce que tu espérais réaliser dans le football, tu dois le mettre de côté", a-t-il déclaré.
Enfin, à propos de l'appel d'un ami qui a changé sa vie, il a déclaré : "Personne, à part mes parents, ne savait que j'allais là-bas. Je sors des vestiaires et je vois Lass Diarra, Ocampos, Nkoulou ... Ces gars-là, il y a deux semaines, je les ai vus à la télé contre la Juve ? Ce furent les trois jours les plus stressants. Mes parents n'arrêtaient pas de me demander : "Ils t'ont appelé ?" Ils m'ont dit que mon test était validé et qu'ils m'attendaient lundi. Il y a tout le poids que j'ai porté pendant un an qui s'en va. Je me souviendrai de cet appel toute ma vie. Ma mère avait retenu ses larmes pendant un an, mais elle a tout lâché. J'ai vu les sourires sur leurs visages à nouveau."