Samedi prochain, et pour la cinquième fois d'affilée, la sélection argentine va disputer un match sans sa principale star Lionel Messi. Absent lors des rassemblements de septembre et octobre, 'La Pulga' a demandé à ne pas être convoqué pour le double rendez-vous face au Mexique (17 et 21 novembre). Jusque-là, et vu qu'il ne s'agissait que d'oppositions amicales, personne ne s'inquiétait de cette absence prolongée. Mais les propos de Diego Maradona, publiés ce mercredi dans 'Marca', ont suscité comme un léger doute. L'hypothèse de voir le quintuple Ballon d'Or ne plus revêtir la tunique albiceleste n'est plus aussi farfelue.
Maradona a appelé son compatriote à revenir car "sinon, on est dans le pétrin". Alors qu'il l'avait sévèrement tancé il y a encore quelques semaines et remis en question ses qualités de leader, la légende argentine a estimé qu'à l'heure actuelle, la sélection sud-américaine n'a "pas d'autres joueurs capable de réussir un une-deux". En Argentine, cela fait bien longtemps que les paroles d''El Pibe Del Oro' ne sont pas prises au pied de la lettre. Toutefois, il était tentant de partager l'inquiétude de ce dernier quand il s'agit d'un joueur tel que Messi, et dont la motivation prête à débat.
Messi avait déjà claqué la porte de la sélection il y a deux ans, avant de se raviser une fois la déception de la Copa America perdue digérée. Cette fois, la situation est quelque peu différente. Après l'élimination en 8èmes de finale de la Coupe du Monde, le Barcelonais n'a pas fait part de son intention de se retirer. Ni de manière concrète ni officieusement, en échangeant par exemple avec ses coéquipiers. En principe, il n'y a donc aucune question à se poser, d'autant que d'autres vedettes, au sein d'autres sélections internationales ont opté pour un break, à l'instar de son rival Cristiano Ronaldo.
Il n'empêche, à trente et un ans, et vu l'histoire compliquée de Messi avec la 'Seleccion', faite de beaucoup de désillusions malgré les 128 capes honorées et le record de réalisations buts, envisager une fin prématurée a du sens. Après tout, le prochain Mondial n'est que dans quatre ans et à l'exception de la Copa America 2019, prévue au Brésil, il n'y aura aucun tournoi international important prévu d'ici la date en question.
La fédération et les supporters ne s'inquiètent pas
Messi aurait-il donc définitivement tourné le dos à son pays ? Jorge Burruchaga, le directeur général de la fédération, n'y croit pas une seule seconde. Contacté par 'Goal', l'ex-joueur de Nantes et de Valenciennes a reconnu qu'il n'y a "aucune date de prévue pour le retour de Messi", mais il a ajouté qu'il est "impossible de ne plus le voir du tout en équipe argentine. On est dans une période de transition". Personne au sein de l'AFA n'a donc songé à un tel scénario. Au contraire ; il y a cette conviction "qu'en 2019 on reverra de nouveau Messi avec la Seleccion".
La fédération est sereine, et ce n'est pas qu'une simple posture de façade si l'on en croit la presse en Argentine. Daniel Gabin, rédacteur de l'édition locale de Goal, abonde dans le même sens que Burruchaga en précisant : "la sélection vit effectivement une période de transition. Des joueurs ont stoppé leur carrière internationale, et d'autres ont besoin du repos. Il est clair que l'absence de Messi est celle dont on parle le plus et tout le monde est au courant, mais il y a aussi d'autres joueurs qui ne viennent pas comme Higuain, Banega et Aguero. S'ils sont au niveau, ils reviendront tous en 2019. De plus, le sélectionneur intérimaire (Lionel) Scaloni lui a parlé et ils se sont entendus sur cette situation".
À moins d'une surprise, il y aura donc bien une 129ème sélection de Messi. A priori, il n'est pas encore le moment d'en douter. Le mystère concernerait surtout la date exacte de ce très attendu come-back ? En attendant, les doubles champions du monde vont donc continuer à faire sans leur génie. Jusque-là, ils se sont plutôt bien comportés, puisqu'ils n'ont perdu qu'un seul des quatre matches qu'ils ont joués et c'était contre le Brésil (0-1). "Et il y a eu une très large revue d'effectif", relève opportunément Gabin. De là à dire que l'Argentine apprend déjà à faire sans son maitre à jouer, ça serait trop prématuré. Et, de toute façon, personne n'ose pour l'instant anticiper une telle possibilité.