Alors qu'on lui demandait, avant ce déplacement crucial à Reims, si entendre "Monaco ne peut pas descendre en L2" l'énervait, Thierry Henry a répondu sans se défausser. Lui, qui a tout vécu dans son sport, donne de la véracité à la maxime "Tout peut arriver en football".
"Personne n'est à l'abri de la descente, a-t-il expliqué. Je vais revenir à ma carrière de joueur. Lors de ma première année au Barça (2007-2008, ndlr), Saragosse est descendu avec Milito, Aimar, Ayala et j'en passe. Leicester a prouvé aussi que tout le monde peut être champion."
Les résultats actuels sont effarants: six défaites et quatre nuls consécutifs en L1. Et sa direction a très peur d'une catastrophe industrielle. Comme l'atteste la déclaration du vice-président Vadim Vasilyev, livide, après le nul contre Dijon (2-2).
"La pression est toujours là"
"Nous sommes en danger, a-t-il lancé. Ce n'est pas parce que le club s'appelle AS Monaco que nous allons nous sortir de cette situation."
En interne, on resserre désormais les rangs. Chacun dans son rôle. Ainsi, après avoir été détaché comme directeur communication et affaires publiques chez Rigmora, la holding du président Dmitri Rybolovlev, l'ancien journaliste et dircom du club, Bruno Skropeta, a été rapatrié. Il est désormais directeur général adjoint, au même niveau que Nicolas Holveck, et s'est rapproché du groupe.
Mais c'est surtout à ses joueurs que Vasilyev demande une "prise de conscience individuelle et collective de la gravité de la situation". "Nous travaillons dans de bonnes conditions, a-t-il insisté. Nous sommes tous très bien payés (...). Nous allons nous appuyer sur les joueurs qui ont l'envie et la fierté de porter les couleurs rouges et blanches (...). On n'a plus d'excuse."
Henry "n'a pas parlé de ça" avec ses joueurs : "Le vice-président dit ce qu'il a à dire. C'est son droit. Nous, on essaie de travailler." Il assume : "Il faut toujours répondre aux attentes. Là, elles sont de sortir d'où on est. La pression est toujours là."
Henry est donc dans l'action. Il a d'ailleurs apprécié sa semaine : "On a essayé de travailler sur des choses qu'on avait besoin de mettre en place." Loin de l'urgence des trois premiers matches.
"Je savais où je mettais les pieds"
"Jusqu'à Dijon, ce n'était pas forcément ce qu'on voulait faire pour le futur, souligne-t-il. Donc on a essayé de changer des choses, de faire passer quelques messages sur ce que j'aime faire. J'espère que l'équipe aura compris, même après une semaine seulement. Il a aussi été important de mettre de la charge de travail."
Car Henry a été surpris du faible travail foncier d'avant-saison. Sans considérer le groupe en grand déficit physique, il n'est pas à son meilleur. Le nombre de blessures musculaires est aussi un témoin.
"Je ne sais pas si l'équipe avait besoin de retrouver du foncier. Il faut demander à ceux qui étaient là avant", repousse-t-il maladroitement. "Moi, j'avais besoin de travailler certains points tactiques. J'ai pu faire passer des messages sur certains plans."
Pourtant, le mal est profond. Il sait sa tâche rude. "Bien sûr. Je n'ai pas effectué l'avant-saison. Certains joueurs n'étaient pas bien mentalement. Il y a beaucoup de blessés. Mais je savais où je mettais les pieds."
Son objectif reste "de rassurer" un "groupe touché moralement et physiquement". Pour cela, il faut "une victoire, faire un match solide" pour retrouver "la confiance". J'espère que ce match arrivera contre Reims", conclut-il. Sa direction également...