Aujourd'hui maillon central du dispositif de Niko Kovac à Monaco, Aurélien Tchouaméni a débord fait ses classes à Bordeaux, club avec lequel il a découvert la Ligue 1 avec de rejoindre la Principauté. Un départ après lequel il lui a fallu un peu de temps pour s'adapter.
"J'avais besoin de prendre la température. Je n'avais jamais quitté Bordeaux. Et c'est plus difficile quand on arrive en milieu de saison : en présaison, tu as le temps de monter en puissance, de connaître tes coéquipiers. Là, on est arrivés avec Youss (Youssouf Fofana) le mercredi et on a joué deux jours après", explique-t-il dans une interview à 'L'Équipe'.
"Mais cette période du Covid m'a permis de voir comment était l'environnement. Ce qui était compliqué aussi, c'était d'entrer en cours de jeu : à Bordeaux, ça m'était très peu arrivé. Contre Angers, on gagne 1-0, mais, quand j'entre, je perds mon deuxième ballon et ça nous coûte presque un but.
"C'est difficile d'entrer dans des matches comme ça. En plus, avec le foot de maintenant, les médias et les réseaux sociaux, tu n'as pas le temps. Si tu n'es pas prêt direct, les gens vont te le faire comprendre."
Une influence du regard extérieur, démultipliée par les réseaux sociaux, que le jeune joueur a dû apprendre à gérer et faire avec. "Il y a vingt ans, quand les joueurs rentraient chez eux, ils ne voyaient pas sur les réseaux sociaux 150 commentaires de personnes qui parlaient de ta performance", poursuit-il.
"C'est pour ça que je dis que, dans le foot de maintenant, il faut être bon très vite. Les trains ne passent pas quarante fois. On a aussi des exemples de précocité comme Mbappé qui font qu'on a tendance à être beaucoup plus impatients. Notre génération est plus pressée."
Une volonté d'aller vite et de s'imposer rapidement au plus haut niveau qui se traduit dans le processus de formation mis en place de nos jours. "Les formateurs bossent avec une génération qui veut tout rapidement. Derrière, ils doivent les former pour qu'ils soient prêts plus vite, sinon, les joueurs vont se ramasser", dit encore l'international U20.
"À Bordeaux, le discours des entraîneurs, c'était souvent : « Vous voulez vous entraîner en pro, mais nous, on n'a pas envie de vous voir revenir une fois que vous êtes montés. » Donc, il faut avoir le bagage pour titiller les joueurs déjà en place. C'est sûr que la formation de maintenant n'est pas celle d'il y a vingt ou trente ans."