"Un phénomène". Le milieu de Melbourne est plus qu'un cadre, c'est, selon le sélectionneur Ange Postecoglou, un "meneur" indissociable des bons résultats de l'Australie dont il est le meilleur buteur de l'histoire, avec 50 buts en 103 matches.
"Il a une vraie confiance en lui-même. C'est un joueur unique, extraordinaire", a déclaré le technicien en poste depuis 2013. "C'est un phénomène."
Alors, depuis que Cahill est sorti en boitant début novembre, touché à une cheville après un choc avec un adversaire venu le tacler, l'Australie retient son souffle avant une semaine cruciale.
En lice pour une quatrième phase finale de suite, les Socceroos jouent leur place en Russie contre le Honduras, dans un barrage intercontinental qu'ils auront l'avantage de recevoir au retour, mercredi à Sydney. Mais le déplacement vendredi dans le petit pays d'Amérique centrale a tout du piège.
Si un communiqué de la Fédération a évacué samedi la crainte d'une fracture, Cahill reste incertain pour cette première manche. Il a cependant tenu à faire le long déplacement, avec une poche de glace, une "décision calculée".
"Ce sont deux semaines très importantes pour le football australien, mais je ne l'aurais pas fait si c'était une mauvaise chose", a indiqué l'ancien joueur de Millwall (1997-2004) et d'Everton (2004-2012), ses deux seuls clubs européens, lundi avant de décoller. "Je vais essayer, mais si je ne peux pas jouer, je veux être dans les tranchées avec mes coéquipiers."
D'abord Samoan
Les supporters australiens espèrent un miracle, un de plus de la part du joueur habitué à endosser le costume de héros. Sa dernière performance ? Un doublé de la tête, dont une en prolongation, lors du 1er barrage retour contre la Syrie en octobre pour gagner le droit de jouer face au Honduras.
Cahill a pourtant failli ne jamais porter le maillot jaune et vert. Il a en effet commencé sa carrière internationale avec la sélection des moins de 20 ans des... îles Samoa, moins connues pour ses footballeurs que ses rugbymen. Il a fallu un lobby intense des autorités australiennes auprès de la Fifa pour qu'il devienne un Socceroo en 2004.
Depuis, il est devenu le premier Australien à marquer lors de la phase finale d'une Coupe du monde en 2006 en Allemagne. Il est toujours le seul à avoir inscrit un but à trois Mondiaux différents.
Après quinze années en Angleterre, puis deux passages par les Etats-Unis (New York Red Bulls) et la Chine (Shanghai Shenhua puis Hangzhou Greentown), le 'Sydneyside' de naissance a retrouvé l'Australie en 2016, mais pas en retraite anticipée...
Sa première saison a été ponctuée par 11 buts et une Coupe d'Australie, sans que son influence en sélection ne décroisse.
Mais Cahill n'est pas un homme de statistiques. "Ce sont les deux plus grandes semaines de nos vies", a-t-il déclaré au sujet du barrage intercontinental. "Aller à la Coupe du monde, il n'y a que ça qui vaille." Et avec lui, c'est tout l'Australie qui espère.