Verrou auriverde
"Mes premières minutes sur un terrain de la Coupe du monde! Moment qui sera gravé dans ma mémoire et dans mon coeur": entré en jeu dans le temps additionnel lors du huitième de finale remporté contre le Mexique (2-0), Marquinhos (24 ans) s'est réjoui sur ses réseaux sociaux d'avoir enfin fait son baptême dans un Mondial.
Voir le joueur du Paris SG, considéré comme l'un des futurs meilleurs défenseurs du monde, se satisfaire de quelques centaines de secondes de présence sur le terrain, cela en dit long sur le niveau des deux titulaires de défense centrale brésilienne !
C'est simple, si la Seleçao n'a encaissé qu'un but depuis le début de la compétition, contre la Suisse (1-1), c'est parce que sa charnière centrale ne laisse pas la moindre miette d'occasion aux attaquants adverses.
Purgatoire
Le premier maillon était attendu à ce niveau. Joao Miranda (33 ans) déroule le fil de sa bonne saison à l'Inter Milan et justifie son label "dur sur l'homme" certifié lors de son passage à l'Atlético Madrid.
Le second, Thiago Silva (33 ans), est revenu de presque quatre ans de purgatoire, entre bannissement de la sélection sous l'ère Dunga et passages sur le banc, pour redevenir "O Monstro" et surtout "o Capitao", le capitaine.
"En tant qu'ancien défenseur, j'adore cette charnière centrale composée de Thiago Silva et Miranda. Aujourd'hui, je pense qu'ils sont les deux meilleurs défenseurs centraux de cette Coupe du monde", s'est enthousiasmé l'ancien international français William Gallas, vice-champion du monde 2006 et désormais consultant pour 'RMC Sports'.
Conseils de Drogba
En face d'eux, il y aura donc Lukaku. Avant le huitième, l'attaquant des "Diables Rouges" (25 ans) avait impressionné les observateurs avec quatre buts... sur ses cinq premiers tirs cadrés.
Mais l'attaquant de Manchester United est ensuite resté muet et maladroit dans la finition face aux "Blue Samouraïs". Même si tout ne fut pas à jeter. Sur le but de la délivrance contre le Japon (3-2), il a aspiré le défenseur pour laisser passer la balle en direction de Nacer Chadli, mieux placé. Tellement beau que ça aurait mérité d'être comptabilisé comme une passe décisive.
"Après ses deux buts contre la Tunisie (5-2), on a beaucoup parlé de ses appels, des angles de tir et de ses contrôles. Ses petits pas avant qu'il ne marque son premier but étaient comme ceux d'un joueur de tennis avant de frapper dans la balle, ils apportent plus de précision. C'était génial à voir", a confié son ancien coéquipier à Chelsea Didier Drogba dans un entretien à la BBC.
Kane, le rival
Resté proche de l'Ivoirien, qui était son idole de jeunesse avant de devenir son partenaire, Lukaku bénéficie de ses conseils durant le Mondial, tout comme ceux de Thierry Henry, sélectionneur-adjoint et autre référence en matière de finition.
"Contre le Panama (3-0, doublé de Lukaku), on a parlé d'une de ses occasions qu'il s'est procurée. Je lui ai dit qu'il aurait pu faire mieux que son contrôle avec le pied gauche. Il m'a expliqué qu'il avait essayé de dribbler le défenseur", a encore raconté Drogba, lundi.
"Je lui ai dit qu'il était mieux de se concentrer sur son contrôle et plutôt de le faire avec le pied droit pour ensuite dribbler l'adversaire de face. Il a regardé l'action une nouvelle fois et m'a dit: 'Ah oui, oui, oui, tu as raison'. C'est un exemple qui montre qu'il veut toujours apprendre", a-t-il ajouté.
Cela tombe bien, la légende ivoirienne lui a fixé un objectif: terminer "soulier d'or" du Mondial... Ce que convoite son rival anglais Harry Kane (6 buts), qui le devance désormais de deux longueurs en tête du classement des buteurs. Alors face aux "Monstres" brésiliens, il doit retrouver sa précision "diabolique".