"Il faudra mourir sur le terrain, pour le club, pour les supporters et pour l'histoire": Lacroix promettait de tout donner avant d'accueillir les Lyonnais dimanche.
A l'arrivée, l'un des plus gros revers de l'histoire pour les Verts dans le derby et un carton rouge dès l'entame de la seconde période pour l'ancien joueur de Sion, sanctionné pour un tacle trop appuyé sur Nabil Fekir.
"Léo peut être très intransigeant sur l'homme, il dispose d'une agressivité naturelle, c'est une de ses qualités, mais dans le même temps il doit garder ses nerfs", confie à l'AFP Didier Tholot, son ancien entraîneur à Sion.
Le grand (1,97 m) défenseur central, âgé de 25 ans, arrivé à l'été 2016 dans le Forez, s'était contenté de peu d'apparitions la saison dernière. Mais profitant des blessures et autres suspensions, de Kévin Théophile-Catherine et Florentin Pogba notamment, il s'est imposé depuis le début de cet exercice.
Du temps de jeu, c'est ce dont il avait besoin pour retenir l'attention du sélectionneur suisse Vladimir Petkovic. Et aussi d'un coup de main du destin. Car non convoqué à l'origine, Lacroix a été appelé en fin de semaine dernière par Petkovic pour suppléer l'absence de l'autre défenseur central Johan Djourou (Antalyaspor), touché à une cuisse.
Le défenseur latéral de Toulouse, François Moubandje, a également déclaré forfait, touché à une cheville.
Après un début de saison difficile avec l'ASSE, Lacroix postule donc à une place et une première cape jeudi à Belfast avec la Nati, avant le match retour dimanche à Bâle, même si le Bâlois Manuel Akanji semble bien placé pour accompagner Fabian Schär en défense centrale.
'Une belle opportunité'
"Il a une belle opportunité avec l'équipe de Suisse", estime Tholot qui accorde au jeune défenseur "une marge de progression, notamment au contact de joueurs de Ligue 1 où il y a des clients".
"Pour moi, avec la Nati, il n'est pas un faire-valoir. Pendant son enfance et sa jeunesse, il a eu des soucis qu'il a su surmonter. C'est ce qui fait de lui quelqu'un de très mature et avide de compétition", ajoute l'ancien attaquant qui comme Lacroix, a porté les couleurs à la fois de Sion et de Saint-Etienne.
De Geoffroy-Guichard au Windsor Park de Belfast, d'un chaudron à l'autre, Petkovic prévient: "Le public va fêter chaque duel gagné par l'un de ses joueurs comme un but. Chacune de nos mauvaises passes aussi. Ce ne sera pas ce soir-là qu'il faudra lever le pied".
"C'est à nous d'imposer notre football, ajoute le sélectionneur suisse. Bien sûr il faudra s'adapter aux particularités du style de l'adversaire. Mais il faut se nourrir de ce que nous avons pu accomplir ces derniers mois pour jouer sur nos forces".
A Belfast, "je veux voir une équipe qui agit cette fois", ajoute Petkovic, après le revers de ses hommes (2-0) face au Portugal, lors de l'ultime journée des qualifications, qui a privé la Suisse, jusqu'alors invaincue mais plutôt apathique ce soir-là, d'un billet direct pour la Russie.
La Nati qui n'a plus raté un Mondial depuis 2002 veut conserver ses chances jeudi soir avant un match retour dimanche si attendu que les 2000 billets restants se sont arrachés lundi en 25 minutes.