Avant de recevoir l'Espagne en match amical de prestige mardi au Stade de France, les Bleus doivent faire leurs devoirs, en tant que leaders de leur groupe de qualifications (10 points), devant les Pays-Bas et la Suède (7), et la Bulgarie (6), trois adversaires qu'ils ont battus, et qui ont eux-mêmes déjà chacun pris trois points face à la lanterne rouge de cette poule A.
Tandis que certains rivaux perdront parallèlement des plumes dans les oppositions Bulgarie-Pays-Bas et Suède-Belarus, les Français ont l'occasion rêvée, face au 135e du classement Fifa, coincé entre Palestine et Vietnam, de poursuivre leur course en tête tout en soignant leur différence de buts (actuellement de +5), après un triste 0-0 face à la Côte d'Ivoire en match amical fin 2016.
Il y a évidemment un gouffre entre Bleus et "Roud Léiwen" (Lions rouges), sur tous les plans. Mais attention. "C'est une équipe qui tient la route, ce n'est pas pour rien que les résultats se sont nettement améliorés lors de leurs derniers matches", a prévenu vendredi Didier Deschamps.
Et les Bleus ne l'avaient emporté que 2-0 lors des deux dernières confrontations, en qualifications à l'Euro-2012.
Mbappé première ?
Laurent Koscielny ou Hugo Lloris subodorent déjà le "match-piège" dans le petit stade Josy-Barthel, enceinte champêtre de 8.000 places.
Ce sera a priori le siège dans le camp luxembourgeois, qu'il faudra percer, et pour cela, autour du leader d'attaque Antoine Griezmann, Deschamps a du matériel, rodé ou neuf.
Du coup se détache la question qui agite le foot français depuis l'annonce de la liste des joueurs convoqués : Kylian Mbappé, graine de génie qui flambe à Monaco depuis plusieurs semaines, étrennera-t-il sa première sélection à 18 ans ? Dès le coup d'envoi ou en cours de match ?
"C'est une bonne question", avait répondu Deschamps dans un grand sourire lundi. "Dans l'absolu, je peux le faire débuter. Ce n'est pas parce qu'il vient pour la première fois qu'il ne peut pas être titulaire sur un des deux matches, mais il ne faut pas non plus accélérer les choses trop vite. S'il est là, c'est qu'à un moment ou un autre il aura du temps de jeu".
Vendredi, il n'a pas davantage dévoilé ses plans.
Matuidi ou Rabiot ?
Les habituels titulaires Dimitri Payet et Olivier Giroud devraient selon toute logique débuter. Le premier monte en puissance à Marseille et sa précision sur coups de pied arrêtés représente une arme non négligeable. Dans une défense adverse très dense, le second pourrait faire valoir son jeu de tête, alors que Kevin Gameiro est plus à l'aise dans les espaces.
Mais à droite ? En l'absence de Moussa Sissoko, Ousmane Dembélé tient la corde, à seulement 19 ans et 3 sélections, plutôt quelconques d'ailleurs. L'ailier dribbleur, qui brille à Dortmund, se trouve en concurrence avec Florian Thauvin, un des cinq novices du groupe et lui aussi en grande forme.
Dans la ligne de défense, priorité à la paire Koscielny-Umtiti dans l'axe et Djibril Sidibé à droite.
"Ce n'est pas parce que j'en ferai jouer un (novice) plutôt qu'un autre demain (samedi) qu'il y aura une hiérarchie établie", a avancé "DD". Peut-être un signe pour une titularisation de Benjamin Mendy, autre bleu des Bleus, qui pourrait faire valoir sa qualité de centre sur le flanc gauche, au détriment de Layvin Kurzawa.
Au milieu, N'Golo Kanté profitera vraisemblablement du forfait de Paul Pogba pour retrouver le onze.
Avec qui ? Lors d'un exercice tactique jeudi, Deschamps a associé Kanté à Adrien Rabiot (21 ans, 1 sélection), plus technique que Blaise Matuidi. Mais ce dernier a l'avantage de l'expérience dans ce groupe rajeuni.
Et puis, il y a Karim Benzema. Ou plutôt, il n'y est pas : l'attaquant mis en examen dans la fameuse affaire de la sex-tape a réclamé jeudi sur RMC des "explications" avec Deschamps sur sa non-sélection depuis octobre 2015. Fin de non recevoir de la part de DD, qui a refusé de s'exprimer vendredi sur le sujet. Histoire de dissiper l'ombre du grand déchu venue planer jusque dans le Grand-Duché.