Et elle s'en est fixé un beau : "Nous sommes sans aucun doute candidats à la victoire dans cette Coupe du monde". Dans la bouche de nombreuses joueuses, une telle ambition passerait pour de la prétention, alors que le meilleur résultat des Canadiennes reste une 4e place finale en 2003.
Claironnée par Lawrence, la bravade sonne juste comme un challenge supplémentaire dans une carrière qui en est jalonnée.
Née à Toronto, à une poignée de kilomètres des terres de la puissante 'Team USA', triple championne du monde, Lawrence aurait pu choisir de rester en Amérique du Nord.
Mais dès l'université, "mon rêve était de jouer en Europe. Je savais que (pour) le niveau de jeu, l'endroit où je souhaitais m'épanouir était l'Europe", raconte-t-elle.
"Nous les soutenons"
Et quelle meilleure destination que l'Hexagone pour cette amatrice d'histoire et de bonne chère ? Direction Paris, donc, en janvier 2017, en provenance des West Virginia Mountaineers (Etats-Unis).
A son arrivée dans la Ville Lumière, Lawrence ne parle pas un mot de français. Deux ans plus tard, elle a fait son trou dans la capitale, et a prolongé fin 2018 son contrat, qui court désormais jusqu'en 2023.
A l'entraînement, en championnat de France face à Lyon et en Ligue des champions, elle se frotte à des joueuses de classe internationale. "Je joue contre certaines des meilleures joueuses au monde et c'est fantastique d'être poussée hors de ma zone de confort, car je sais que c'est ainsi que je progresserai en tant que joueuse", reconnaît-elle.
Alors gagner la Coupe du monde, Lawrence y croit. "Nous avons ajouté nombre de nouvelles dimensions à notre équipe, juge-t-elle, et nous avons une espèce d'équilibre en termes d'expérience –– même si les plus jeunes ont aussi joué de grands matches et de grandes compétitions."
Elle n'a donc pas peur de rencontrer les Américaines dans le Mondial en France. Des joueuses de la 'Team USA' que Lawrence admire particulièrement dans le cadre d'un autre grand défi : la conquête de l'égalité salariale.
"Je pense que c'est un combat dans lequel nous sommes toutes engagées, mais s'il faut que quelqu'un prenne ses responsabilités, ce sont bien les Etats-Unis", estime la milieu. "Nous les soutenons, car une fois qu'elles s'engagent, nous allons d'une certaine manière suivre leurs pas". Encore un autre combat pour elle.