La taulière de l'Olympique lyonnais devrait une nouvelle fois garder les buts de l'équipe de France contre le Cameroun, mardi à Grenoble, en match de préparation à la Coupe du monde qui se tiendra du 7 juin au 7 juillet 2019.
La sélectionneure Corinne Diacre vous a mis en concurrence à ses débuts avec Karima Benameur, avant de faire de vous sa gardienne N.1. Comment avez-vous vécu cela ?
"Elle a fait un turn-over au début en prenant ses fonctions, c'est normal. Pendant un an, on travaille avec un effectif différent, il faut essayer de nouvelles joueuses. Elle a mis en place une concurrence qui s'est bien passée, qui a été saine. On a retrouvé aujourd'hui un peu plus de stabilité au niveau du poste de gardien de but. Après, le discours était clair du début à la fin: elle avait annoncé qu'elle donnerait sa hiérarchie en début de saison, c'est ce qu'elle a fait en arrivant au premier stage du mois de septembre. On a travaillé, que ce soit Karima (Benameur) ou moi, on a fait nos prestations, et puis c'est le staff et la coach qui ont tranché. Après, même si elle annonce que je suis la N.1 et que je jouerai la Coupe du monde, mon état d'esprit ne change pas, ma façon de travailler sera la même".
Avec plus de 130 sélections, vous êtes la dixième joueuse la plus capée de l'histoire des Bleues. Est-ce que ça fait automatiquement de vous une cadre du vestiaire ?
"Pendant un an, j'ai été un peu en retrait parce qu'il y avait cette hiérarchie de gardien de but qui n'était pas mise en place. Ce n'était pas évident pour moi de m'exprimer au sein de l'effectif. Maintenant, depuis quelques mois, que mes matches sont bons et que la coach est satisfaite, je m'exprime un peu plus. C'est important de faire ce relais avec les jeunes, que ce soit entre nous ou avec le staff. On est écouté, donc c'est que du positif".
Le sacre des garçons cet été rajoute-t-il une pression supplémentaire, à quelques mois du Mondial féminin organisé pour la première fois en France ?
"Quand on voit les garçons champions du monde et leur parcours, l'engouement qu'il y a eu autour et la joie qu'ils ont pu véhiculer, forcément ça donne envie et on a hâte d'y être. Mais ça reste de la pression positive. On fait une seule Coupe du monde dans notre pays, c'est le moment où il faut y être et remporter ce trophée. Après, il ne faut pas brûler les étapes. On a des jeunes joueuses dans l'effectif aussi, il faut être patientes, travailler avant tout, et après on verra au mois de juin (...) C'est compliqué de dire qu'on est favorites. On l'a vu chez les garçons, on s'attendait aux grosses nations et à l'arrivée on en a vu tomber. Et pas beaucoup de monde voyait la Croatie en finale de Coupe du monde. Le foot féminin évolue, il progresse, toutes les nations travaillent donc il faut être méfiantes avec tout le monde".