"C'est un moment où le ballon ne veut pas entrer dans les buts (...) On ne peut pas ne pas gagner un match comme celui-là", a pesté le sélectionneur italien Roberto Mancini, plus déçu d'avoir de nouveau laissé filer la victoire, comme jeudi contre la Bulgarie (1-1), que réjoui de rester l'équipe à battre.
Même Jorginho, le grand spécialiste italien des penalties, s'est cassé les dents sur Yann Sommer qui, avec le soutien d'un stade plein à Bâle, a écoeuré toute la ligne d'attaque italienne.
Traumatisés par la non qualification pour la dernière Coupe du monde, une première depuis 1958, les Azzurri ne veulent entendre parler que de la première place du groupe, directement qualificative pour le Qatar. Mais après les points lâchés cette semaine, ils vont devoir batailler pour éviter de revivre l'épisode des barrages qui leur avait été fatal en 2017.
Ces deux nuls de rentrée, après le parcours doré de l'Euro, permettent néanmoins à la Nazionale de battre le record d'invincibilité d'une équipe nationale avec 36 matches sans défaite, depuis un revers contre le Portugal (0-1) il y a trois ans.
Avec 27 victoires et 9 nuls, l'Italie désormais fait mieux que la série de 35 matches de l'Espagne entre 2006 et 2009 et du Brésil entre 1993 et 1996 (qui avait en plus perdu aux tirs au but la finale de la Copa America en 1995).
Retour de Zaniolo
Comme contre la Bulgarie, Roberto Mancini s'est largement appuyé sur les titulaires sacrés champions d'Europe en juillet.
Marco Verratti, touché à un genou, a toutefois été remplacé par Manuel Locatelli, celui qui avait mis deux buts aux Suisses lors du premier tour de l'Euro (3-0) et Federico Chiesa, très actif, jeudi, n'est entré qu'en seconde période.
La Suisse, elle, n'était plus tout à fait celle de l'Euro, où elle avait fait plier la France en huitièmes de finale, avec plusieurs absents de poids : le capitaine Granit Xhaka (coronavirus), Remo Freuler (suspendu), Xherdan Shaqiri et Breel Embolo (pépins physiques).
Mais elle pouvait compter sur son public, qui n'avait plus été aussi nombreux pour un match de la Nati depuis le début de la pandémie et surtout sur le gardien Sommer toujours au top.
Le portier suisse a fait un sans-faute, décisif notamment dans un face à face brûlant contre Domenico Berardi (19e), lancé plein axe par Locatelli, puis sur des tentatives de Lorenzo Insigne (45+3e, 72e). Le Napolitain a aussi manqué le cadre en bonne position, sur une autre offrande de Locatelli (35e). Sommer a surtout été décisif sur le penalty de Jorginho (53e), obtenu par Berardi.
"On a eu une semaine chaotique, avec beaucoup d'absences, beaucoup de blessures. C'est pas normal qu'une équipe comme ça, n'ayant pas joué ensemble, fasse une telle performance ! On est très heureux", a souligné Sommer.
L'entrée en jeu des Chiesa et Nicolo Zaniolo, pour son retour en sélection un an après sa grave blessure au genou, n'a rien changé.
Et c'est même Gianluigi Donnarumma, guère inquiété que sur une tête non cadrée de Manuel Akanji (41e), qui a le plus tremblé en fin de match, face à des Suisses pas loin du hold-up. Mais le nouveau sélectionneur suisse Murat Yakin, pour son premier match officiel, pouvait se satisfaire de ce bon point face aux champions d'Europe.