Des raisons d'y croire...
Les garanties défensives sont réapparues après le match fou contre l'Argentine (4-3), avec notamment un Raphaël Varane qui assume ses fonctions de patron de la défense.
"Les latéraux (Benjamin Pavard et Lucas Hernandez) sont une superbe trouvaille et je les pense partis pour des années en équipe de France, et c'est tant mieux. Ils ont la qualité, ce sont des chiens sur le terrain, ils ne lâchent rien, c'est un super état d'esprit et c'est un peu ce qui nous manquait", confie aussi à l'AFP l'ancien joueur Bruno Germain.
Surtout, les Bleus possèdent en Hugo Lloris un gardien capable d'arrêts de très haut niveau, comme celui réalisé sur la tête de Martin Caceres en fin de première période face à l'Uruguay. Peu sollicité, le capitaine sait être décisif.
Les joueurs au milieu permettent d'étanchéifier l'arrière-garde, que ce soit Paul Pogba, également chargé de l'orientation du jeu, et de N'Golo Kanté, qui est "toujours en mouvement, avec un tel pouvoir d'accélération, une qualité de passe... C'est un très, très bon joueur, sobre mais qui pour le coup est époustouflant depuis le début du Mondial", estime auprès de l'AFP Patrice Lair, entraîneur de Niort (L2).
Il y a du mental, aussi. Les joueurs présents en 2014 et en Russie "ont grandi, pas en taille, mais avec quatre ans d'expérience, plus de maturité. Le vécu, on a besoin de ça", avance Didier Deschamps. "Les duels, il fallait y être, et on y était. Les Uruguayens ont ça dans leur sang et dans leur ADN, nous aussi on l'a, et j'en suis très content", s'est félicité le sélectionneur.
L'entraîneur possède une équipe qui s'adapte à l'adversaire. En 8e de finale, les Bleus s'étaient préparés à profiter des espaces laissés par l'Argentine, et Kylian Mbappé les a dévorés. Contre l'Uruguay, ils se sont surtout rodés aux coups francs, offensifs et défensifs, et ont gardé leur cage vierge tout en marquant dans cet exercice, par Varane.
L'équipe de France, "je ne crois pas qu'elle ait un style défini", avance Antoine Griezmann. "On regarde ce qui se passe dans le match et nous avons des joueurs qui savent gérer, faire des pauses ou accélérer".
En attaque, "Grizou", Mbappé et Olivier Giroud présentent des profils dissemblables et complémentaires. Mais tous les trois défendent quand il le faut, même le jeune Parisien qui y était auparavant réticent.
... sans s'enflammer
"Difficile pour nous de s'enflammer, la demi-finale arrive dans quatre jours", a dit Lloris. L'euphorie suscitée par l'élimination de l'Argentine de Lionel Messi (4-3) a été jugulée et n'a pas versé dans l'excès de confiance. Les jeunes Bleus tiendront-ils cette sagesse sur la longueur ?
D'autant que l'histoire des Bleus regorge de beaux parcours au goût d'inachevé : ils connaissent l'amertume des toutes dernières marches ratées d'un tournoi, des défaites en demi-finales de l'époque romantique de la génération Platini (1982 et 1986) aux finales perdues dans le Mondial 2006 et l'Euro 2016.
"La marge de progression, c'est dans la fluidité, le geste technique où il y a parfois un peu de déchet, où une bonne possibilité d'attaque est avortée parce qu'une passe n'est pas bonne", a analysé "DD". Les situations gâchées pourraient s'avérer fatales lorsque les derniers tours rendent les matches plus tactiques et moins prolifiques en occasions.
Les deux buts contre l'Uruguay ont été marqués sur un coup de pied arrêté et sur une énorme bourde du gardien adverse : des armes appréciables, faute d'un jeu toujours léché dans la relation entre les trois attaquants, encore perfectible.
Et si la défense française présente des garanties, elle connaît aussi parfois des flottements, du côté de Samuel Umtiti notamment. Elle a affronté dans les tours à élimination directe des attaques où un joueur (Messi, Suarez) présentait un grand danger à côté d'autres éléments moins performants.
Or, les Belges présentent un secteur offensif de haute volée et homogène, la puissante pointe Romelu Lukaku et les créatifs Kevin De Bruyne et Eden Hazard. Cornaqués par un certain Thierry Henry.