À 20 ans, Klinsmann Junior a un rendez-vous décisif dimanche avec la sélection américaine, un quart de finale de cette Coupe du Monde U20, contre le Venezuela.
Comme pendant la phase de poules, son père sera probablement dans les tribunes du stade de Jeonju, attentif et sans doute un peu nerveux... "Évidemment, quand votre fils est sur le terrain, vous croisez les doigts. C'est un peu difficile car il a décidé de devenir gardien de but", souriait-il il y a quelques jours dans une interview accordée à la FIFA.
Jonathan l'assure, ses parents ne l'ont jamais particulièrement poussé vers le football. Le grand gaillard d'1,93 m a d'ailleurs hésité avec le basket jusqu'à ses 16 ans.
Finalement, il a imité papa, enfin pas tout à fait. Il a d'abord choisi ce poste de gardien, dès sa douzième année, alors qu'il évoluait auparavant dans un rôle de milieu de terrain offensif qui aurait conduit à des comparaisons avec son père...
Et il joue pour les États-Unis, là où il a grandi et où les Klinsmann se sont installés en 1998, une fois terminée la prolifique carrière de Jürgen, 108 sélections avec l'Allemagne, une Coupe du Monde en 1990, un titre européen en 1996, des Coupes UEFA avec l'Inter Milan et le Bayern Munich...
Bien sûr, Jonathan en est encore très loin. Il doit d'abord prendre du galon en sélection de jeunes. Globalement, le parcours est plutôt positif jusqu'ici. Au mois de mars, il a remporté le tournoi de qualification de la zone Concacaf (Amérique du Nord, Amérique centrale et Caraïbes), en étant élu meilleur gardien de la compétition. Et dimanche, il dispute un quart de finale du Mondial U20, après une victoire autoritaire contre la Nouvelle-Zélande, 6-0 au tour précédent...
De quoi faire oublier son entrée pénible dans le tournoi avec une grosse boulette face à l’Équateur (3-3), un dribble manqué devant sa cage offrant un but tout fait aux attaquants adverses.
Sans doute en a-t-il parlé avec son père, avec qui il échange beaucoup pendant cette Coupe du monde et qui connaît bien la sélection américaine pour avoir entraîné l'équipe A de 2011 à 2016.
"Il m'aide chaque jour et adore le faire", dit Jonathan de sa voix grave. "Je peux évidemment donner des conseils sur la façon de gérer un tournoi, de savoir lâcher prise par moments", abonde Jürgen. "Je lui dis de rester concentré quand il le faut, d'essayer d'être régulier".
Pour Klinsmann Junior, l'enjeu du Mondial est aussi de se faire remarquer par un club, alors qu'il évolue actuellement avec l'université de Berkeley en Californie. Le quart de finale est de ce point de vue le bon moment pour se montrer, d'autant qu'il devrait avoir fort à faire face à un Venezuela favori sur le papier.
En mars et avril, le grand gardien blond s'était entraîné avec l'équipe des moins de 23 ans du VfB Stuttgart, l'ancien club de son père...
En attendant d'éventuelles propositions, il profite de la curiosité médiatique que suscite la présence d'un Klinsmann dans une Coupe du monde. Il n'était d'ailleurs pas le seul fils de star du foot dans le tournoi U20. Côté français, il y avait Marcus Thuram, dont le papa Lilian Thuram fut un défenseur phare de l'équipe de France. Sauf que Marcus ne jouera pas les quarts. Son équipe est sortie précipitamment, éliminée dès les 8es de finale par l'Italie.