"Il y a autre chose à penser que de jouer le maintien dans ce club-là (...) Quand je vois le niveau des autres équipes et de la Ligue 1, je pense qu'il y a possibilité de faire beaucoup mieux", avait clamé le joueur il y a quelques semaines.
Un discours qui tranchait avec la léthargie ambiante qui semble s'être emparée du club jaune et vert depuis la disparition tragique de leur ancien attaquant Emiliano Sala.
Arrivé en toute fin de mercato d'hiver, Eysseric a plongé dans un club déboussolé et où les considérations sportives se sont logiquement retrouvées reléguées à l'arrière-plan.
Une situation des plus délicates pour le nouveau venu au tempérament méridional habituellement enjoué.
"Je suis arrivé en me faisant tout petit parce que je ne savais pas comment réagir par rapport à ce qui s'était passé", a-t-il avoué.
Sollicité par d'autres écuries de Ligue 1, après un début de saison frustrant avec la Fiorentina, le joueur formé à Monaco, avant d'évoluer à Nice et Saint-Étienne, avait choisi les bords de l'Erdre pour se relancer sur les conseils du milieu Jordan Veretout, formé au club.
Rapide, technique, imprévisible, il devait apporter une touche de folie à l'animation offensive jaune et verte.
Petit à petit, son côté "drôle, chambreur, apprécié dans le vestiaire" décrit par son ancien coéquipier Alexy Bosetti dans Ouest-France, a repris le dessus et il s'est rapidement trouvé des atomes crochus avec l'autre Valentin du groupe, Rongier, ou Nicolas Pallois.
"Tout est possible"
Sur le terrain aussi, il a commencé à s'affirmer, délivrant deux passes décisives lors du quart de finale de Coupe de France contre Vitré qui a offert à Nantes sa 17e demi-finale de Coupe de France, mais la première depuis 2007.
Dimanche, il a inscrit son premier but en championnat face à Lille sur penalty, avant d'en rater un second pour la première fois de sa carrière dans les toutes dernières minutes, qui aurait permis à Nantes d'accrocher Lille, dauphin du Paris SG (2-3).
"Je suis dans le cadre d'un prêt, il faut que je montre beaucoup de choses", a reconnu le milieu qui peut être utilisé à gauche ou dans l'axe en meneur de jeu.
Et quelle meilleure occasion de se montrer que cette demi-finale face à Paris, même si la marche paraît bien haute pour le 15e de L1 face à l'équipe qui écrase le championnat ?
"On voulait cette demi-finale pour aller jouer le Paris Saint-Germain au Parc et on a été la chercher. Je pense que tout joueur rêve de jouer une demi-finale dans ce stade", balaye-t-il.
"Ce sera compliqué, voire même très difficile parce qu'ils perdent peu chez eux, mais tout est possible", ajoute-t-il.
Prêté avec une option d'achat estimée à 3 millions d'euros, il sait que c'est sur ce genre de match que son avenir se jouera, pourquoi pas à Nantes.
"Si je me sens bien ici et que je fais les choses bien, que je travaille bien, que je m'adapte bien au groupe, il n'y aura pas de raisons pour que l'aventure ne continue pas".