Les surprises s'enchaînent en Espagne. Alors que Julen Lopetegui préparait la Coupe du monde 2018 avec l'Équipe d'Espagne, la Fédération Espagnole de Football vient d'annoncer qu'elle destituait le technicien espagnol de ses fonctions. Cette nouvelle intervient un jour après que le Real Madrid a annoncé que l'entraîneur espagnol prendrait les rênes de son équipe la saison prochaine.
Rubiales s'est présenté en conférence de presse et, comme il était pressenti depuis quelques heures, le président de la Fédération Espagnole a annoncé le licenciement de Lopetegui, désormais ex-sélectionneur de l'équipe d'Espagne, à quelques heures du début du Mondial, et du match de la 'Roja' face au Portugal.
"Nous nous sommes vus dans l'obligation de nous passer du sélectionneur, rappelant toutes les bonnes choses qu'il a apportées. Nous lui souhaitons bonne chance". Voici les premiers mots de Rubiales.
La Fédération veut faire passer un message clair
"La Fédération, la sélection, est l'équipe de tous les Espagnols et il y a des décisions à prendre. Nous nous sommes retrouvés dans une situation inattendue. Les choses n'ont pas bien été faites et la Fédération doit envoyer un message clair", a-t-il expliqué.
Rubiales a reconnu que l'Espagne se retrouvait dans une situation très compliquée et qu'il avait énormément de travail à fournir dans les prochains jours : "Aujourd'hui, à deux jours du début du Mondial, nous devons nous mettre au travail dès à présent, il y a beaucoup à faire".
Il a également assuré ne pas se sentir trahi suite à la décision du désormais ex-sélectionneur de l'équipe d'Espagne, comme l'indiquaient les rumeurs : "Je ne me sens pas trahi. Lopetegui a réalisé un travail impeccable, mais les choses se sont faites sans la participation de la Fédération et nous ne pouvons pas laisser passer cela".
Malgré la destitution de Lopetegui, l'idée n'est pas de changer complètement le 'staff' technique : "Nous allons toucher au staff technique le moins possible".
"J'ai une relation proche avec les joueurs, je me sens très proche d'eux, mais c'est une situation très complexe. J'ai parlé avec eux et je garantis qu'ils vont tout faire pour mener la sélection le plus loin possible", a affirmé Rubiales.
"Ce n'est pas la meilleure des situations et cela nous laisse dans une configuration très très compliquée. Je ne vais pas me trahir moi-même", a-t-il insisté.
Rubiales n'a été mis au courant de l'accord qu'à la dernière minute
Le président de la Fédération de Football Espagnole n'a pas voulu s'exprimer sur la manière de procéder du Real Madrid : "Ils cherchent un entraîneur et cherchent le meilleur. Dieu m'empêche d'évaluer cela. Je suis sûr que si cela avait été du ressort de Lopetegui, cela ne se serait pas passé".
Nous nous sommes vus forcés de prendre cette décision et je ne vais pas juger la manière dont agit un club ou un autre, mais jusqu'à quelques minutes avant, nous avons été mis à l'écart et cela ne peut pas passer comme ça", a-t-il expliqué.
Il a malgré tout eu de bons mots pour Lopetegui : "J'admire beaucoup Lopetegui. C'est un entraîneur au 'top' et cela a rendu ma décision très difficile. Gagner est très important, mais par dessus tout cela, il y a la manière dont se font les choses".
Rubiales a expliqué comment il avait appris l'accord : "Si je l'ai appris par le Real Madrid ? Je l'ai appris cinq minutes avant et j'ai demandé à ce qu'on ne fasse rien, dit que je prenais un avion et que j'arrivais".
"Ce sujet est le plus important mais cinq minutes avant la conférence de presse, nous avons dû réagir. Nous le faisons car nous sommes responsables. Je sais qu'il y aura des critiques. J'en suis conscient, mais les valeurs de la Fédération passent au-dessus de cette même Fédération", a-t-il ajouté.
"La Fédération ne peut pas être mise à l'écart d'une négociation concernant l'un de ses employés", a insisté le président de la RFEF.
Rubiales n'a pas souhaité parlé de l'éventuel remplaçant de Lopetegui : "Je ne veux pas parler des éventuels remplaçants, nous allons tenter d'affecter le moins possible l'équipe".
"Si je me serais passé de Lopetegui s'il n'y avait pas eu de communiqué ? Parler de cette hypothèse aujourd'hui est inutile. Il faut commencer à se dire que dans deux jours, il y a un match important. Les Espagnols qui suivent la sélection doivent être sereins car l'équipe va tout donner", a-t-il confié.
Le président de la Fédération a insisté sur l'importance de ne pas se trahir lui même face à ceux qui qualifieraient d'honteuse et ridicule la situation : "L'image de la sélection ? Qu'on parle de choix ridicule ? Ce que nous ne pouvons pas faire à la Fédération est de manquer à nos valeurs".
"Nous ne sommes pas ceux qui avons décidé de la manière dont les choses se sont produites", a-t-il tonné.
Engagement total de la part des joueurs
"Nous sommes tous affectés. Il faut penser au meilleur pour la sélection. C'est un coup dur, mais à partir de cet après-midi, avec le nouveau 'staff', nous travaillerons tous ensemble", a-t-il expliqué.
"Les joueurs sont également touchés, mais m'ont confirmé leur engagement", a souligné le président de la RFEF.
"L'entraîneur a souhaité dire au revoir aux joueurs, mais aujourd'hui, il s'agit de travailler tous ensemble", a-t-il rappelé.