Avec quatre buts et deux passes décisives en douze rencontres toutes compétitions confondues avec l'OL, les statistiques de Moussa Dembélé s'inscrivent dans des standards moyens. Mais alors qu'il n'a plus trouvé la faille depuis le 19 octobre dernier face à Nîmes, l'attaquant de 22 ans peine à se démarquer dans une équipe qui ne l'a pas encore incorporé dans son moule. S'il n'a eu aucun problème d'intégration au sein du vestiaire lyonnais, l'ancien joueur du Celtic éprouve davantage de difficultés à s'exprimer dans le collectif de Bruno Genesio. Le manque d'exploitation des ailes ou le manque de profondeur ne lui facilitent pas vraiment la tâche.
Il touche plus de ballons au milieu que dans les 30 derniers mètres
Sur certaines séquences, l'évolution de Moussa Dembélé ressemble à celle de Mariano Diaz la saison passée. Joueur de profondeur habitué à multiplier les appels où à recevoir les ballons dans la surface de réparation, l'attaquant espagnol décrochait pour toucher les ballons dans des zones où ses partenaires de l'attendaient pas. Sur les trois derniers matches de Moussa Dembélé disputés avec l'OL (Saint-Étienne, Guingamp et Hoffenheim, ndlr), les mêmes symptômes refont surface. En se penchant sur les chiffres, on s'aperçoit par exemple que l'ancien parisien a touché plus de ballons dans le second tiers du terrain (38) que dans les 30 derniers mètres (35).
Sa moyenne de ballons touchés dans la surface (3,75) est inférieure à celle de Nabil Fekir (4,5) ou... Houssem Aouar (3,83), qui évolue pourtant au poste de milieu relayeur. "Pour s'exprimer, il a besoin d'espaces et de profondeur, témoigne son ami d'enfance Dylan Batubinsika, formé avec lui au PSG et aujourd'hui joueur au Royal Antwerp. À Lyon il n'est pas très aidé, les joueurs portent beaucoup le ballon mais il sera mieux servi par la suite. Il a besoin d'automatismes". Un constat que le joueur a lui-même fait et qu'il a partagé avec son entraîneur.
Lors d'une récente conversation, Moussa Dembélé a expliqué à Bruno Genesio qu'il n'était pas vraiment satisfait du jeu déployé par l'équipe et du peu de ballons qu'il a à exploiter. En substance, l'entraîneur rhodanien lui a retourné que ce qu'il faisait donnait satisfaction et que sa relation aux autres s'améliorerait avec un peu de temps. Mais le jeune buteur a semble-t-il touché un vrai point sensible. Le jeu de lyonnais est-il vraiment fait pour un numéro 9 de son profil ? En Ligue 1 derrière le PSG, l'OL est l'équipe qui possède le plus le ballon et qui l'utilise le plus dans la moitié de terrain adverse, ce qui par définition réduit la profondeur... Très habile de la tête et doté d'un vrai sens du but, Moussa Dembélé aime également recevoir les ballons dans la surface, ce qui n'arrive que très peu.
Parmi toutes les équipes du championnat de France, Lyon est une de celles qui centre le moins dans le jeu (en 16e position avec environ 10 centres par match en moyenne, ndlr) et qui privilégie l'attaque placée, très souvient orientée vers l'axe. "Le système en 3-5-2 est à la fois une bonne et une mauvaise chose, reprend-t-on dans son entourage. Ça lui permet de jouer plus souvent parce qu'il y a deux attaquants, mais cela réduit l'activité sur les côtés et densifie l'axe".
Alors que la première moitié de la saison prend fin dans quelques semaines et que les premiers grands rendez-vous qui en détermineront la suite s'annoncent, un équilibre reste à trouver entre le buteur et sa nouvelle équipe. Ce mardi soir face à Manchester City, lui espère bien avoir une occasion de montrer ce qu'il est venu faire.