Après des débuts poussifs puis une belle série, l'Olympique de Marseille est retombé dans ses travers avant la trêve internationale. André Villas-Boas ne fuit pas ses responsabilités. Pour le technicien portugais, le bilan est insuffisant.
"Je ne peux pas oublier ce qui se passe avec mon équipe en ce moment", a-t-il expliqué dans des propos relayés par L'Equipe. "On n'est pas capables de gagner, pas capables de l'emporter devant notre public à domicile, hormis une victoire face à Saint-Etienne (1-0, le 1er septembre), pas capables de donner quelque chose en plus à nos supporters, qui sont là pour nous. Je l'ai dit aussi à mon groupe : nous sommes huitièmes, proches de la troisième place. Cette saison, la L1 se comporte de telle façon qu'une équipe comme Reims peut gagner à Paris puis perdre à la maison face à Dijon. C'est l'aspect concurrentiel de la L1. Notre bilan est insuffisant. On a payé un grand prix pour la justesse de notre effectif. Tu te dis que ça suffit sur une saison sans compétition européenne, mais non, on l'a payé cher. Tout reste possible, nous sommes au début du Championnat, il faudra être là pour les mois décisifs, février, mars, avril et mai. Toutes les équipes sont encore ambitieuses".
"Si je rate l'objectif, c'est à la direction de décider de continuer ou pas avec moi"
L'entraîneur de l'OM espère que la trêve internationale a cassé cette dynamique. "Avec la trêve internationale, tu n'as pas tout ton effectif sous la main, on ne peut pas se lamenter devant tous les joueurs et passer deux semaines dans le pessimisme total. On a perdu à Amiens, on n'a pas été bons, on a travaillé sur des points qui nous semblaient importants, sans certains joueurs majeurs, évidemment. On a fait un match amical contre le Cap-Vert (1-1, dimanche dernier). Me concernant, non, j'ai déjà mis toute la pression sur moi en évoquant l'objectif du podium. On reste à trois points du podium, on a raté plusieurs opportunités. Cela, c'est la responsabilité du coach. Cela n'augmente pas ou ne diminue pas la pression sur moi, l'objectif reste le même. Si à la fin de la saison, je le rate, c'est à la direction de prendre la décision de continuer ou non avec moi".
Alors que l'OM défie Strasbourg dimanche (21 heures), Villas-Boas est conscient des difficultés rencontrées contre des formations supposées à la portée de son équipe. "On ne peut pas déconnecter les trois derniers matches de la rencontre face à Montpellier (1-1, le 21 septembre). Ce match nous a mis dans de grandes difficultés. On a perdu jusqu'à quatre titulaires. Amiens a pris beaucoup de risques, ils n'ont pas défendu à 11, ils ont laissé deux joueurs devant, ce type de transitions nous a tués. Contre Rennes, on a raté la première période, mais on fait une bonne seconde, contre Dijon, on est nuls du début à la fin. Tu trouves des équipes défensives, comme Montpellier, mais aussi offensives, comme Amiens. Ce n'est pas lié à l'adversaire, mais à notre propre performance...".
Enfin, André Villas-Boas a adressé un petit message à son homologue et prédécesseur Rudi Garcia, qui a pris les commandes de l'OL. "Rudi reste un grand entraîneur de foot, qui va à Lyon, l'un des adversaires principaux de l'OM. Le peuple olympien va accueillir Rudi comme l'entraîneur du rival le plus important de l'OM. Je ne veux pas m'exprimer sur le reste".