C'est ce "Ney"-là dont aura besoin le PSG mardi pour tenter de renverser les "Sky Blues", vainqueurs au Parc des Princes à l'aller (2-1), où le crack brésilien avait déçu.
Buteur (32e), son premier but en Ligue 1 depuis trois mois, et passeur sur corner pour Marquinhos (59), Neymar aurait même pu signer deux passes décisives de plus si Wuilker Farinez, le gardien lensois, n'avait pas réussi deux superbes détentes sur une tête de Danilo Pereira (24) puis une reprise de Pablo Sarabia (39).
Appliqué, concerné, et surtout calme, le N.10 a orchestré le jeu de son équipe.
Il a marqué avec adresse et sang-froid, profitant d'un ballon chipé par Julian Draxler dans les pieds de Facundo Medina pour gagner son tête-à-tête avec Wuilker Farinez.
En tribunes, Kylian Mbappé, forfait pour une petite contracture, se frottait les mains puis applaudissait au but de son binôme.
Le visage d'abord fermé, comme s'il remâchait son mauvais match contre City, Ney s'est vite déridé pour sourire et fêter son but. Il n'avait plus marqué en L1 depuis deux penalties contre Lorient, le 31 janvier, un soir où il avait sonné la révolte, en vain (3-2 pour les "Merlus").
Son dernier but dans le jeu en championnat remontait au 22 janvier, contre Montpellier (4-0), sur une passe en retrait de Mbappé, le soir du 100e match de Neymar avec le PSG.
- Il est resté calme -
Depuis, il a connu des blessures et des déceptions, notamment son pire match de la saison, contre Lille, il y a un mois, où le PSG a perdu (1-0) une énorme occasion de prendre la tête et le Brésilien son sang-froid, avec une exclusion en fin de rencontre.
Neymar a bien réussi un but lors du carton contre Angers en quarts de finale de Coupe de France (5-0), mais il avait gardé ses plus belles fusées pour le Bayern. Brillant à Munich (3-2), il a été ébouriffant au retour (0-1), où il a eu quatre grosses occasions, avant de défendre la qualification comme un acharné.
Mais mercredi contre Manchester City, on a retrouvé un Neymar décevant et un peu dispersé. S'il a réussi une passe décisive sur corner pour "Marqui", copie conforme de celle contre Lens samedi, il n'a pas pesé.
Il lui faudra pour la demie retour reprendre ce rôle d'inspirateur tenu contre le Racing, Neymar a joué en déviations.
Il a réussi beaucoup de dribbles et de contrôles orientés et assuré ses coups de pieds arrêtés, pour trouver la tête de Danilo sur coup franc ou sur cette délicate remise de la tête en extension pour Sarabia, contrée par le portier vénézuélien.
- "On s'est frité" -
D'un beau plongeon, Farinez est aussi allé cueillir un coup franc du Brésilien qui filait vers le but (67).
Enfin, Ney est surtout resté calme quand les décisions de l'arbitre ne lui convenaient pas, par exemple quand il a estimé que Fontes l'a "balancé" en touche (28).
Il n'a râlé qu'à la toute fin du match, jugeant que le tacle de Jonathan Clauss était illicite (90+2).
Le latéral Sang et Or a lui parlé d'un duel "pas facile" avec Neymar. "En un contre un, il est quasiment imprenable", a dit Clauss, "on s'est +frité+ deux, trois fois, mais je n'ai pas pris de jaune et lui non plus. Il ne s'est pas blessé pour la Ligue des champions, il doit être content".
Le directeur sportif du PSG, Leonardo, a pesté dans le couloirs des vestiaires contre Jérôme Brisard, estimant qu'il ne protégeait pas assez le bijou brésilien. Mais le Lensois n'est "pas d'accord, l'arbitre a sifflé beaucoup de fautes pour lui".
Mais pendant la rencontre, la star n'a pas bronché quand l'arbitre lui a reproché, sans donner de carton, une main en direction de Clauss (31).
Le Brésilien a d'ailleurs marqué dans la minute suivante. Voilà le Neymar que le PSG veut voir à Manchester.