Pour la deuxième fois consécutive, le PSG a manqué d'achever le suspense pour la course au titre en Ligue 1. Une semaine après avoir été accrochée par Strasbourg, l'équipe de la capitale a failli à sa tâche face au LOSC. Et cette fois, elle a essuyé une grosse déroute. Sa plus lourde même de l'exercice. Au Stade Pierre Mauroy, les hommes de Tuchel ont vécu l'enfer, même si le résultat est à relativiser à cause d'une mi-temps passée à jouer à dix.
À dix, Paris a sombré
Alors qu'il avait assuré l'égalisation à la 11e minute en répondant d'une volée à l'ouverture du score lillois, signée Thomas Meunier, l'Espagnol Juan Bernat avait laissé ses coéquipiers en infériorité numérique dès la 36e minute. Dans d'autres conditions, Paris aurait peut-être pu gérer et assurer un résultat positif dans l'adversité, mais pas au regard du contexte du jour. Ce PSG manquait de motivation pour se donner à fond. Et, l'absence de la moitié de son équipe titulaire (Neymar, Cavani, Di Maria, Marquinhos), conjuguée aux sorties prématurées de Meunier et de Thiago Silva sur blessure peut aussi expliquer la faillite générale des Franciliens.
Le PSG s'est désagrégé , mais rendons aussi à Cesar ce qui lui appartient. Il n'est pas sûr qu'une autre équipe que LOSC aurait aussi une telle démonstration de force face au futur champion. Complètement décomplexés, et probablement mis en confiance par le faux-pas de l'OL (3e) vendredi, les Nordistes ont livré le meilleur visage possible. Tels des Dogues affamés, ils ont mordu à plein dents, et n'ont lâché le morceau qu'au coup de sifflet final de l'arbitre. La dernière demi-heure de la partie a même viré à la correction pour les visiteurs, avec une demi douzaine d'occasions concédées et dont la moitié a fini au fond des filets d'Areola.
Le calvaire des Parisiens a commencé à la 51e minute avec un but de Pepé, parti à toute vitesse sur un contre défier victorieusement le dernier rempart adverse. Le coup était rude pour les hommes de Tuchel, puisqu'ils venaient tout juste de manquer la balle de 2-1 par Thilo Kehrer. Avec un homme en moins et un but à remonter, la mission était trop compliquée pour ce PSG-là. Il aurait été judicieux à ce moment-là de fermer le verrou derrière et éviter un score fleuve. Mais ce n'est pas dans les gênes de cette formation. Mbappé et consorts ont continué à évoluer haut et tenter vainement de recoller à la marque, et c'est pourquoi ils se sont fait punir.
Le calice jusqu'à la lie pour le PSG
A la 65e, Jonathan Bamba portait le score à 3-1 en battant Areola d'une frappe puissante. L'ex-Angévin pouvait célébrer et aussi oublier l'occasion manquée deux minutes plus tôt dans une position avantageuse. Les Lillois avaient alors assuré la victoire, mais ils n'étaient pas rassasiés pour autant. Il y a encore eu deux autres buts pour donner à ce succès des allures de festival. Deux buts marqués de la tête. D'abord par Gabriel, puis par José Fonté. Et à chaque fois, il y avait Nicolas Pepé en passeur. Ce dernier a confirmé sur ce match son immense talent et il y a fort à parier que c'était son dernier grand rendez-vous en championnat avec les Dogues.
Au final, Lille s'est donc baladé avec cet immense succès par quatre buts d'écart. Cela ne peut être anecdotique, même s'il est trop tard pour relancer un quelconque suspense pour le titre. Au micro de 'Canal+', Kylian Mbappé l'a reconnu : "il faut arrêter de perdre comme ça. On a joué comme des débuts, en manquant de personnalité. Paris va, comme il s'y attendait, se remémorer cette soirée de 14 avril. Mais pour des raisons complètement différentes de celles espérées.