Un point, c'est tout, voilà le produit de cette étrange séquence de fin août-début septembre 2017, marquée par la gifle infligée aux Pays-Bas (4-0) puis la honte ressentie face au Grand-Duché.
Abandonné à la Suède en juin à la différence de buts, les Bleus ont récupéré leur fauteuil de leader du groupe A (un point de plus que les Scandinaves et quatre sur les Néerlandais). "La réalité comptable aujourd'hui est qu'on est mieux après ces deux matches qu'avant", a souligné Didier Deschamps. Son équipe a désormais de nouveau son destin en mains, sachant que deux victoires lui éviteraient à coup sûr les barrages.
N'empêche : le triomphe face aux Pays-Bas fut évanescent comme un amour d'été, entre le coup de froid suédois (revers français 2-1 en juin) et donc cette luxation offensive, dimanche à Toulouse. Pas vraiment en rapport avec le standing attendu d'un finaliste de l'Euro-2016 à l'effectif constellé d'individualités que s'arrachent les plus grands clubs.
Surtout, le spectre des barrages, qui s'était dissous dans l'orangeade de jeudi, s'est remis à hanter la France du foot, qui se souvient des frissons vécus pour accéder aux deux dernières Coupes du monde : la fameuse main de Henry face à l'Eire (1-0, 1-1 a.p.) avant le Mondial-2010, et le renversement de l'Ukraine (0-2, 3-0) pour aller au Brésil-2014.
Démons bulgares
Ce sera forcément dans l'air bleu au moment du déplacement à Sofia le 7 octobre. Ce rendez-vous mêlera les risques du présent - la Bulgarie a gagné quatre matches sur quatre chez elle (10 buts marqués, 5 encaissés) - aux démons du passé, avec le fameux doublé d'Emil Kostadinov en novembre 1993 au Parc des Princes, privant les Bleus du Mondial-1994.
Ils recevront enfin le Belarus (10 octobre au Stade de France), une nation peu huppée qui vient de reculer à la dernière place du groupe. Mais chez elle, les Bleus avait démarré leur parcours par un 0-0, déjà...
Et ils ne sont pas à l'abri de ressusciter, le cas échéant, d'autres démons encore - la victoire biélorusse 1-0 au 'SdF' en septembre 2010 en début de qualifications à l'Euro-2012.
La Suède, elle, accueillera le Luxembourg, avant d'aller défier les Pays-Bas. Elle a fait un faux pas jeudi dernier (défaite 3-2 en Bulgarie) avant de se ressaisir dimanche (4-0 au Belarus): en fera-t-elle un autre ?
"J'en ai connu des qualifications difficiles, même après avoir eu un grand titre", a relativisé Deschamps, qui a fait bonne figure, fidèle à son credo de ne céder ni à l'euphorie, ni à la panique.