Au stade du Dragon de Porto, les champions d'Europe peuvent décrocher le deuxième trophée officiel de leur histoire, trois ans après l'Euro 2016 en France. Surtout, devant leur public, ils ont un traumatisme national à surmonter : celui de la finale de l'Euro 2004 à domicile perdue face à la Grèce pour le premier grand tournoi du jeune Ronaldo.
Quinze ans et cinq Ballons d'Or plus tard, les larmes de l'attaquant ont séché, mais sa soif de trophées reste inextinguible.
"C'est ma troisième finale, oui. Et j'espère une deuxième victoire. Ce serait fantastique", a déclaré Ronaldo sur le site internet de l'UEFA. "Nous jouons à la maison. J'espère que le stade sera formidable, qu'il y aura une bonne énergie. Tous ensemble, nous pouvons la gagner", a-t-il ajouté avant cette finale.
Nouvelle génération
Malgré le temps qui passe, l'attaquant de la Juve reste un "génie du football", comme l'a déclaré le sélectionneur Fernando Santos après son triplé en demi-finale contre la Suisse.
"On ne peut pas être sûr à 100% de pouvoir arrêter un tel joueur, parce qu'il est trop fort", a prévenu samedi le sélectionneur néerlandais Ronald Koeman.
Pour autant, CR7 ne peut pas tout faire tout seul et le Portugal espère que cette finale fera éclore sa prometteuse nouvelle génération : derrière l'excellent Bernardo Silva, les jeunes Bruno Fernandes ou Joao Felix doivent engranger de l'expérience pour arriver à maturité à l'Euro.
L'équation est un peu similaire pour les Pays-Bas, la constante Ronaldo en moins : après avoir raté plusieurs compétitions internationales, les Néerlandais sont portés par une nouvelle génération, capable de l'emporter jeudi en demi-finale contre l'Angleterre, quatrième du dernier Mondial.
Derrière, il y a l'infranchissable capitaine et défenseur central Virgil van Dijk, vainqueur de la Ligue des champions avec Liverpool et candidat crédible au Ballon d'Or face à Ronaldo ou Lionel Messi.
Il y a aussi la "classe biberon" de l'Ajax Amsterdam, qui a renversé en C1 le Real Madrid puis la Juventus de Ronaldo : l'épatant métronome Frenkie de Jong, le milieu Donny van de Beek ou l'élégant défenseur Matthijs de Ligt, qui a montré sa force de caractère jeudi en concédant un penalty puis en marquant un but pour se racheter.
Blocage mental
La sélection néerlandaise traîne néanmoins son passif dans les grandes compétitions : hormis un sacre à l'Euro 1988, les 'Oranje' ont perdu trois finales de Coupe du monde, la dernière en 2010.
"N'importe quelle récompense donnera confiance à notre équipe et montrera que nous allons dans la bonne direction", a lancé le milieu Georginio Wijnaldum. "Nous sommes ultra-motivés pour gagner cette Ligue des nations."
Un deuxième trophée officiel dimanche lèverait peut-être un blocage mental à un an de l'Euro, disputé dans 12 villes du continent, surtout que les Pays-Bas n'ont plus gagné en match de compétition contre le Portugal depuis 1992 !
Les Néerlandais ont néanmoins battu les Portugais 3-0 en amical en mars 2018, avant de terrasser la France championne du monde et l'Allemagne en poules. Pourront-ils récidiver avec le champion d'Europe portugais ?
La défense de la 'Seleçao' sera privée dimanche de son patron Pepe, victime d'une fracture de l'omoplate contre la Suisse. Les Pays-Bas, eux, auront dans les jambes un jour de récupération en moins et une prolongation en plus.
Mais les deux pays donneront tout pour être les premiers à soulever le trophée argenté de la nouvelle Ligue des nations.