Paulo Gonçalves, le directeur du département juridique du Benfica, arrêté mardi, s'est vu appliquer une mesure de contrôle judiciaire, lui interdisant de contacter les autres acteurs de cette affaire.
Il est soupçonné de "crimes de corruption active et passive, violation du secret d'instruction, fraude informatique et favoritisme", avait précisé la police judiciaire portugaise.
Le Benfica est confiant quant au fait que Paulo Gonçalves sera en mesure de prouver qu'il "a agi dans la légalité", et affirme être "totalement disponible" pour coopérer avec les enquêteurs, dans un communiqué publié sur son site.
Quant à José Nogueira Silva, un informaticien du ministère de la Justice, il est soupçonné de corruption passive, détournements de fonds ou encore escroquerie informatique et violation du secret judiciaire. Il a été placé en détention provisoire.
"Cette décision est excessive", a estimé son avocat Paulo Gomes. "Dans ce pays il y a des gens qui reçoivent des millions d'euros de pots-de-vins et restent en liberté. Et ce monsieur va en prison pour avoir reçu une demi-douzaine de billets et un maillot", a-t-il déclaré à sa sortie du tribunal.
D'après les médias locaux, l'affaire est partie d'un appel anonyme à la Police judiciaire dénonçant le Benfica qui est accusé d'avoir eu accès à plusieurs enquêtes en cours le concernant, protégées par le secret de l'instruction.
Un informaticien du ministère de la justice utilisait les mots de passe d'autres magistrats pour avoir accès à ces informations qu'il communiquait ensuite à Paulo Gonçalves, en échange de plusieurs avantages.
A la mi-octobre, Paulo Gonçalves avait été mis en examen dans une autre enquête, baptisée 'affaire des e-mails', sur l'existence d'un système de corruption d'arbitres visant à favoriser le Benfica.
Fin janvier, c'était au tour du président Luis Filipe Vieira et du numéro 2 des Aigles Fernando Tavares d'être inculpés en raison de soupçons de trafics d'influence autour d'un juge de la Cour d'appel de Lisbonne.
Le FC Porto, le grand rival du Benfica, est également visé par une enquête, alors qu'il est soupçonné d'avoir truqué un match remporté en février sur la pelouse d'Estoril.