En pointant du doigt les limites de son effectif, Thomas Tuchel a indirectement posé la question du centre de formation et de sa capacité à fournir des éléments capables de grimper en équipe première. Le technicien allemand, qui en parallèle ne se prive pas d'envoyer certains messages à sa direction, estime que le potentiel des jeunes joueurs de l'académie n'est pas encore suffisant pour palier aux absences auxquelles il fait face en prévision du match de mercredi face à Nantes (Neymar, Thiago Silva, Cavani, Marquinhos et Meunier blessés, Bernat et Verratti suspendus, Mbappé laissé au repos). L'entraîneur allemand a cette fois fait appel à Güclü et Dina Ebimbe, qui figurent dans le groupe pour cette rencontre. Pourtant, le PSG possède aujourd'hui dans ses rangs une multitude de contrats professionnels chez les jeunes nés entre 2000 et 2002. Qui sont-ils et qui sont ceux qui peuvent prétendre, à court terme, jouer dans la cour des grands ?
Arthur Zagre, le seul sur lequel parier à court terme ?
Parmi tous les néo professionnels que compte le club de la capitale, très peu sont aujourd'hui considérés comme des futurs titulaires de l'équipe fanion. Il faut d'ailleurs préciser qu'une très grande majorité des récentes signatures a été accordée dans le but de protéger les potentiels plutôt que dans celui de récompenser le mérite sportif. Ainsi, ces derniers mois, plusieurs joueurs ont paraphé un premier contrat professionnel (Innocent, Fressange, Sissako, Zagre, Güclü, Williams, Mbe Soh, Pembele, Nya, Dina Ebimbe, Ruiz, Mzaouiyani, Kapo, Chabrol, Attah, Fadiga, Postolachi, Providence...) sans que celui-ci ne change quoi que ce soit à leur statut au sein du cub. Pour la plupart, leur quotidien se passe en marge du groupe professionnel qu'ils ne côtoient même pas à l'entraînement.
Trois catégories se distinguent clairement parmi tous les noms évoqués. Celui d'Arthur Zagre (né en 2001) fait figure d'exception dans la première catégorie ; celle des joueurs sur qui le PSG compte réellement sur le court terme. Dans l'esprit des dirigeants parisiens, le jeune latéral droit remplit toutes les conditions pour postuler d'ici deux ans à une place de titulaire. Le plan mis en place par Antero Henrique consiste d'ailleurs à l'intégrer dès la saison prochaine dans la rotation de l'équipe première afin qu'il poursuive sa progression à l'horizon 2022 dans une position plus affirmée. Mais son profil et sa maturité tranchent aujourd'hui avec les autres titis qui n'en sont pas encore au même stade.
Des promesses encore loin d'aboutir
Dans une seconde catégorie, plusieurs autres pensionnaires de l'académie sont fréquemment cités parmi les gros talents sur lesquels le PSG compte à plus ou moins long terme. À cet âge là, il est nécessaire de rappeler que les temps de passage identifiés dans l'évolution d'un jeune joueur restent aléatoire. Kaïs Ruiz (2002), est l'un d'entre eux.
Très gros potentiel arrivé en 2015 de la Masia barcelonaise, il symbolise aujourd'hui tout le décalage qui peut exister entre le potentiel et les compétences. Alors que la première saison de son premier contrat professionnel s'achève, le jeune milieu de terrain suscite encore quelques interrogations même si, en interne, l'évolution observée sous les ordres de Thiago Motta est de nature à rassurer. Mais les carences encore constatées dans le domaine athlétique, le jeu sans ballon et même dans la justesse de son utilisation incitent à la prudence et ne permettent pas au staff parisien d'établir un rétroplanning précis quant à la suite des événements.
Même s'ils ont une dimension moins médiatique que leur coéquipier, Loïc Mbe Soh, Ruben Providence, Maxen Kapo, (2001), Timothée Pembele et Tidjany Chabrol (2002) sont autant de belles promesses dont l'avenir n'est pas encore tracé. Ceux de la génération 2000 (Innocent, Fressange, Sissako, Williams, Postolachi, Attah, Mzaouiyani, Dina Ebimbe, Nya...) devront déjà s'imposer en équipe réserve pour prouver qu'ils peuvent prétendre aller plus haut.