Peu après 11 heures ce dimanche matin, la surprise est tombée. Sergio Ramos, dont on attendait qu'il dispute quelques minutes, était titularisé par Mauricio Pochettino. La veille pourtant, l'Argentin était resté évasif et même précautionneux sur le temps de jeu que pourrait disputer l'ancien madrilène. Mais aussi sur le nombre de matchs nécessaires pour redevenir l'un des meilleurs défenseurs du monde.
« Nous sommes très contents de son évolution depuis qu’il a repris l’entraînement avec le groupe il y a quelques semaines. Maintenant, c’est une question de compétition. Il faut aussi voir son adaptation à ce championnat après avoir connu la Liga, expliquait le technicien argentin. Ce serait bien d’évaluer cela en match, de voir son feeling et ses sensations par rapport à la compétition. »
Dès l'échauffement, il participait à l'exercice de tirs face au jeune Lucas Lavallée, ce que n'a fait aucun des défenseurs depuis le début de saison. Entre chaque frappe, l'Espagnol s'étirait comme s'il avait besoin de détendre au maximum les rouages d'une machine enrayée plusieurs mois et un manque de compétition depuis plus de six mois après des blessures à répétition à un genou et au mollet, dont il avait rechuté en septembre.
Michel Salgado : « Il a été phénoménal »
En tribunes, Lionel Messi était celui dont le nom revenait aux oreilles, suivi de près par Ramos. Dès les premiers instants du match, il dégageait une forme de sérénité. Après neuf secondes, il touchait son premier ballon et le donnait à Donnarumma. Sous la pression, il recevait le second et avant même de l'avoir touché, il avait applaudi Marquinhos avant de donner à Bernat. Le début d'une série de gestes de la main pour communiquer avec ses partenaires mais aussi les encourager.
Un placement dans les quarante mètres adverses quand Paris avait le ballon, bien compensé par Danilo Pereira, des changements de jeu précis à destination de Di Maria ou Hakimi, des interventions parfois autoritaires, comme face à Bouanga dans le premier quart d'heure de jeu. À cela, il faut ajouter des anticipations pour couper les passes vers les attaquants et des relances rapides, comme sur le premier duel perdu par Kylian Mbappé (14e).
« Il a été phénoménal, surtout après tout ce que l'on a entendu sur son rétablissement. C'était compliqué aussi à cause de la pression qu'il avait. J'ai vu son match, et avec l'expérience qu'il a, il a même joué facile », s'enflammait Michel Salgado, son ancien partenaire au Real Madrid entre 2005 et 2009.
Peu après l'heure de jeu, Sergio Ramos était encore là et montait même jusque dans la surface adverse pour apporter le danger, tenter de placer une tête et faire basculer la rencontre. Mais c'est surtout à ce moment-là que l'on s'attendait à le voir sortir.
Il a pu participer à l'intégralité de la rencontre « car le rythme était tranquille »
Pochettino en décida autrement, conforté par le rythme tranquille d'un match bouleversé par l'expulsion sévère de Kolodziejczak en fin de première période : « La physionomie du match avec l'expulsion contre Saint-Etienne a fait qu'il a pu participer à toute la rencontre car le rythme était plus tranquille. »
Face à Saint-Etienne, l'ex-Merengue est le joueur qui a tenté (101) et réussi (95) le plus de passes. Preuve s'il en est de son implication dans le jeu parisien et de sa disponibilité.
Plus enthousiaste que son entraîneur, après la rencontre, Sergio Ramos confiait son bonheur de retrouver le terrain. « Je vais bien, je suis très content, après des mois difficiles au cours desquels je n’ai pas pu jouer et aider l'équipe, avouait l'Espagnol au micro de 'Amazon Prime'. C’est toujours très positif avec une victoire. Ça fait plaisir de revenir, j’espère passer une bonne saison avec cette équipe. »
Reste à savoir comment il a encaissé ce retour et s'il enchaînera dès mercredi face à Nice. Cela semble peu probable mais son duo avec Marquinhos rappelait l'association que le Brésilien formait avec Thiago Silva. L'agressivité en moins.
S'il ne s'est pas arrêté face aux journalistes, Sergio Ramos affichait un large sourire en passant dans la zone mixte. Il intervenait même auprès de Michel Salgado qui s'exprimait devant les journalistes et égrenait les noms de cette équipe galactique : « N'oublie pas Ramos », lui signifiait le champion du monde 2010 avant de s'éclipser. Comme pour rappeler qu'il faudra désormais compter durablement sur lui.