Aucun fan de football des années 90 ne se rappelle pas de Gheorghe Hagi. Passé par le Real Madrid et Barcelone, brillant au compte-gouttes. Sa technique et son caractère ne collaient pas au football espagnol. Mais c'est avec son équipe nationale et en Italie qu'il va briller.
Il jouait à Brescia, quand, la Juventus, attiré par ce qui est alors une jeune promesse, veut le faire signer.
Ses transferts seront toujours source de polémique. Régime communiste oblige, Il retourne donc, durant trois ans, en 1987, au Steua Bucarest.
Bien que de nombreux clubs frappent à la porte du club roumain, le régime communiste s'oppose à son départ. Il est le symbole sportif du pays. Parmi elles, une offre surprenante : Celle de Giovanni Agnelli, président de la Juve, qui proposait, en plus d'une somme d'argent, de construire une Usine Fiat à Bucarest en échange du transfert d'Hagi.
Une offre incroyable pour un pays dont l'économie se trouve au point mort. Mais Hagi restera donc jouer en Roumanie jusqu'à la chute du Régime de Ceaucescu.
Juste après, le Real Madrid payait 400 millions de pesetas, soit 3 millions d'euros pour le joueur. Le numéro '10' de 25 ans ne s'adaptera pas à l'Espagne, et rejoindra Brescia. C'est un peu comme si, aujourd'hui Özil ou Pjanic rejoignaient Guingamp et Strasbourg.
Ses statistiques incroyables et le beau jeau roumain emmènent d'ailleurs son pays à un stade jamais atteint lors de la Coupe du Monde 1994 au USA. Barcelone l'achète, pour être le remplaçant de Laudrup. Sans convaincre, il rejoindra Galatasaray, où il deviendra là aussi une idole.
Une carrière en dent de scie pour un génie du ballon rond, idole d'un pays, qui aurait pu être bien différente si la Juventus avait construit cette usine Fiat à Bucarest.