Mercredi encore, en Coupe de la Ligue, il a ouvert le score d'une frappe croisée chirurgicale dans le petit filet de Monaco, après avoir profité des "gri-gris" de Ben Arfa.
Si l'élimination était au bout des tirs au but, Bourigeaud a signé son troisième but en sept matches sous les ordres de Stephan, auquel il faut ajouter quatre passes décisives.
Au tour précédent, il avait délivré deux véritables caviars pour permettre à Rennes de l'emporter 2-1 après avoir été mené par Nantes, que les Rouge et noir retrouveront dimanche (15h00) à la Beaujoire.
"Il faut mettre en lumière la qualité de pied de Benjamin Bourigeaud. Il délivre un corner fantastique sur Mexer et un centre de très, très bonne qualité sur le but de Damien" Da Silva, a d'ailleurs souligné l'entraîneur qui l'a totalement relancé après un début de championnat compliqué.
Concurrents partout
Moins en jambes, il semblait avoir perdu le toucher de balle et la qualité de frappe qui avaient fait de lui le meilleur passeur (6) mais surtout le meilleur buteur du club l'an passé avec 10 réalisations, dont 5 dans les 7 dernières journées, permettant aux Bretons d'arracher une qualification en Ligue Europa.
Dans le viseur de Dortmund cet été, à en croire la presse allemande, il avait vu sa valeur grimper en flèche: de 3,5 millions d'euros déboursés pour l'acheter à Lens à l'été 2017, à 12 M EUR selon le site Transfermarkt, voire 12,6 M EUR selon l'Observatoire du football du Centre International d'Études du Sport (CIES).
Confirmer est toujours difficile, mais Bourigeaud pouvait légitimement sentir comme une défiance à son égard un recrutement qui, malgré sa polyvalence, lui collait des concurrents partout: Grenier pour une place de milieu relayeur, Jakob Johansson pour un poste plus défensif, Mbaye Niang et Romain Del Castillo sur les ailes...
Même l'arrivée de Jordan Siebatcheu et le repositionnement de Sarr sur le côté semblaient lui faire de l'ombre.
''Je n'ai pas abandonné''
Il se dit aussi que Bourigeaud aurait aimé, face à l'arrivée de nombreux gros salaires, voir le sien revalorisé, d'autant qu'il ne figurait déjà pas dans les 10 plus gros du club l'an dernier.
"C'est vrai que le début de saison a été un peu compliqué pour moi. Je n'étais pas au mieux", a admis le joueur après Nantes, sans s'étendre sur les raisons de sa méforme.
L'ex-coach breton Sabri Lamouchi lui a pourtant toujours gardé sa confiance, avec 11 titularisations en 15 journées. Mais le milieu de terrain natif de Calais a dû admettre que le changement d'entraîneur à été un déclic, pour lui comme pour l'équipe.
Stephan ne s'y est pas trompé en le titularisant six fois sur sept et la seule fois il a débuté sur le banc, contre Dijon (2-0), il a débloqué la situation quatre minutes après son entrée en ouvrant le score.
N'allez cependant pas imaginer un quelconque sentiment de revanche chez lui: "j'ai continué à travailler, je n'ai pas abandonné. Et aujourd'hui, ça paye", a sobrement commenté cette bonne patte, doublée d'une bonne pâte.