C'est peut-être le match qui a lancé le chemin des Bleus vers la victoire finale en Russie, le 15 juillet dernier. Quatre ans et demi avant Moscou et la gloire mondiale, il y a avait eu deux batailles contre l'Ukraine. La première, perdue 2-0 à l'aller, avait précipité l'Équipe de France au bord du gouffre, deux décennies après Kostadinov et la Bulgarie.
Au coup d'envoi le 19 novrembre 2013, Paul Pogba et les siens étaient bien dos au mur, condamnés à un petit exploit pour voir le Brésil, pays organisateur du Mondial 2014. Privée de Laurent Koscielny, expulsé à l'aller et de Samir Nasri, placé sur le banc après sa piètre prestation à Kiev, la France misait sur un trio offensif composé de Ribéry, Benzema et Valbuena pour réussir à se qualifier.
Un héros nommé Sakho
Si l'attaquant du Real Madrid y est allé de son but décisif (34e) sur une position de hors-jeu, un autre héros s'est soudainement révélé au Stade de France ce soir-là. Mamadou Sakho, arrivé quelques mois plus tôt à Liverpool, avait inscrit un doublé assez mémorable et représenté par une rage, à l'image du troisième but, où il dévie de manière heureuse un centre-tir de Franck Ribéry (72e).
Plutôt aidés par les contres et les approximations de la défense ukrainienne, les Bleus, déjà habités par une forme de chance, avaient alors communié avec leur public présent en masse ce soir, malgré plusieurs années décevantes depuis l'Euro 2018, en passant par le désastre de Knysna. Leur présence au Brésil était assurée, avec un parcours intéressant et ce quart de finale perdu contre l'Allemagne, future lauréate.
Cinq ans après, Mamadou Sakho est toujours là, revenu après un improbable come-back lié aux blessures, dont celle de Samuel Umtiti. Pour le reste, Blaise Matuidi, Paul Pogba, Hugo Lloris et Raphael Varane sont également encore à Clairefontaine. Pour Karim Benzema, l'histoire s'est arrêtée il y a trois ans après des soucis extra-sportifs, qui ont vu Didier Deschamps lui fermer définitivement la porte.