Les Comores disputent un match clé ce samedi après-midi face au Cameroun. En cas de victoire, ils seraient qualifiés pour la première fois de leur histoire pour une Coupe d'Afrique des Nations, un autre résultat en revanche les éliminerait. Sauf si le TAS, qui a été saisi par les Comores, leur donne raison et exclu les Lions Indomptables des qualifications. Dans une interview accordée à 'L'Equipe', Ben Amir Saadi, manager général des Comores, a fait le point sur la situation.
"À partir du moment où la CAF a repoussé la CAN au Cameroun en 2021, sans discussion préalable, sans appel d'offres, le règlement est clair. S'il y a incapacité à organiser une compétition, comme c'est le cas avec le Cameroun, l'équipe est éliminée de cette épreuve. On nous répond que dans les textes, ça ne tient pas compte de l'édition en cours mais de la suivante. Donc si vous êtes suspendu pour la prochaine, ça veut donc dire que le Cameroun ne peut être qualifié chez lui (il l'organisera en 2021) ?", a expliqué le manager général des Comores
"Pour la CAF, le Cameroun est déjà qualifié, c'est un acquis"
"Les règlements sont simples et les précédents faciles à trouver : le CHAN 2017 avec le Kenya exclu, le Maroc en 2015, ou Madagascar lors de la CAN des jeunes. On veut donc que nos droits soient respectés. Mais la CAF fait tout pour que notre procédure n'aille pas au bout. Même l'avocat de la CAF ne comprend pas pourquoi on ne s'en prend pas directement au Cameroun devant le Tribunal arbitral du sport (TAS) et non à eux. Mais c'est la CAF qui a enfreint son règlement, pas le Cameroun...", a ajouté Ben Amir Saadi.
Le manager général des Comores ne sait pas encore si la justice va leur donner raison : "On n'a aucune lisibilité sur ce qui va se passer. La CAF veut faire traîner, nous acculer financièrement. On a d'ailleurs compris depuis que les frais étaient gratuits s'il s'agissait d'une personne physique qui attaquait au TAS. Au lieu d'envoyer la Fédération, on fera un collectif de joueurs ou un joueur. En fait, on demande aux Fédérations d'avoir une gestion saine mais les instances donnent le mauvais exemple".
"Craint-on un arbitrage défavorable face au Cameroun ? Bien sûr que ça fait partie des soucis. On a cette crainte. Je n'oublie pas que Constant Omari, vice-président de la CAF, est passé sur le plateau de Canal Plus Afrique en disant en gros : "Ce sont les Comores et c'est le Cameroun..." Sous-entendu : même si la CAN ne va pas au Cameroun en juin (donc le Cameroun n'est pas qualifié d'office), ce pays de foot ne doit pas avoir peur des Comores sur un match à domicile pour se qualifier... Pour la CAF, le Cameroun est déjà qualifié. C'est un acquis. Ils ont déjà mis les boules dans les pots pour le tirage (sourire). Nous, on veut bousculer les choses. Ça fait quatre ans qu'on existe, nous sommes heureux de disputer un match capital : qui l'eut cru ? Et face au champion d'Afrique en titre, c'est inespéré. C'est le terrain. Mais il y a des règlements et le foot gagne si les règles sont appliquées", a conclu Ben Amir Saadi.