Slavia Prague dispute ce jeudi contre Chelsea un quart de finale de Coupe d'Europe. C'est une première pour ce club tchèque depuis vingt-trois ans. À l'époque, emmenée par une génération des joueurs très talentueuse, l'équipe tchèque a échoué aux portes de la finale, éliminée par les Girondins de Bordeaux (0-1, 0-1). Un certain Radek Bejbl évoluait alors au sein de cette formation.
Ce puissant milieu de terrain, reconnaissable notamment à sa crinière blonde, a ensuite connu une belle carrière en Europe. À l'instar de Karel Poborsky et de Vladimir Smicer, il a roulé sa bosse dans des championnats plus prestigieux. Il est notamment passé par l'Atletico Madrid et aussi par le RC Lens, où il a failli être champion de France en 2002. Enfin, il a aussi joué pour sa sélection nationale (56 capes), disputant notamment la finale de l'Euro 96. Aujourd'hui, et depuis presque une décennie, Bejbl entraine des jeunes dans son pays. Avant le grand rendez-vous de Slavia en C3, 'Goal' l'a retrouvé pour qu'il nous parle de son ancienne équipe, mais aussi de l'évolution du football tchèque et de son propre parcours.
"Des projets pour les jeunes ont été lancés ils portent leurs fruits petit à petit"
Comment allez-vous ? Donnez-nous un peu de vos nouvelles ? En France, nous vous avons un perdu de vue depuis la fin de votre carrière de joueur...
Radek Bejbl : Je vais bien, merci. J'entraîne des équipes de jeunes depuis maintenant dix ans. Et après plusieurs années passées avec les moins de 16 ans de FK Viktoria, j'ai pris en charge les moins de 17 ans de la sélection tchèque en 2018.
Appréciez-vous ce métier d'entraineur ? Et quel est votre plan de carrière ?
Même après 10 ans passés à coacher les jeunes, j'ai le sentiment que j'ai encore beaucoup à apprendre. Actuellement, je passe de nouvelles licences d'entraineur professionnel. Et pour ce qui est des objectifs, je n'y pense pas sincèrement. J'essaye juste de donner le meilleur de moi-même pour aider les jeunes dans leurs carrières.
Entraineur les jeunes, était-ce un désir de votre part au début ou simplement une question d'opportunités ?
Ce sont plutôt les circonstances qui ont fait que j'ai commencé avec les jeunes. Mais, j'ai vite apprécié, surtout que j'ai eu la chance de pouvoir coacher mes deux fils.
Quand vous voyez le réservoir et la qualité des jeunes joueurs qu'il y a en République tchèque actuellement, êtes-vous optimiste quant à l'avenir du football local ?
Oui, je suis optimiste. Je pense que les changements qui ont été apportés il y a environ 10 ans ont aidé nos équipes de jeunes sur le plan de l'éducation et de la formation. Il y a trois ans, la fédération tchèque a aussi a lancé un programme régional de football, avec un projet des académies un peu partout dans le pays et les résultats sont déjà perceptibles.
Le redressement du football tchèque a déjà commencé avec le bon parcours de Slavia Prague cette saison en Ligue Europa. Pour vous, est-ce vraiment le résultat du d'un révéil, ou est-ce juste un exploit isolé et qu'il est difficile d'en tirer des conclusions ?
Nous aimerions que ces résultats soient répétés chaque année par nos meilleurs clubs. La cohérence dans la manière dont nous formons les jeunes joueurs est importante. Si nous restons déterminés et que nous gardons le cap par rapport à ça, je suis convaincu que les clubs et les équipes nationales vont bénéficier de ce travail.
"Comme tout quart de finaliste, Slavia Prague peut aller au bout"
Vous êtes sûrement toujours un grand fan de Slavia Prague. Pouvez-vous nous dire quels sont les principaux atouts de cette équipe, qui défie ce jeudi Chelsea en Ligue Europa ?
Oui, je reste un fan de Slavia, c’est évident. Ses forces, je dirais que c'est un staff technique uni et qui réalise un travail exceptionnel. Des joueurs appliqués et sérieux aussi, de même que la profondeur de l'effectif. Enfin, il y a aussi le style de jeu, qui est à la fois compact et de qualité.
Voyez-vous la Slavia aller encore plus loin dans cette Ligue Europa ? Peut-être même remporter le trophée ?
Ils peuvent le faire aussi bien que tous les autres quarts de finalistes. Mais c’est juste une théorie. Pour être honnête, il faut reconnaitre que si cela se produisait, ce serait l’une des plus grandes surprises de l’histoire moderne de la Ligue Europa.
Le bon parcours de de Slavia cette saison en Ligue Europa nous rappelle celui 1995/96 (éliminé en demi-finale par Bordeaux) que le club a connu. Et vous étiez dans cette équipe. Quel souvenir avez-vous de cette épopée ?
Oui, c'est assez similaire, j'aimerais que l'équipe actuelle atteigne également les demi-finales. J'ai beaucoup aimé ces nombreux matches qu'on a joués. C'était un énorme succès pour le club et cela nous a beaucoup aidés, nous les joueurs inexpérimentés, dans nos carrières respectives.
"J'ai beaucoup aimé l'ambiance à Lens"
Et quels souvenirs gardez-vous de votre passage en France, du côté du RC Lens (2000-2002) ? Et suivez-vous toujours les résultats des Sang et Or ?
J'ai adoré mon séjour au RC Lens. Le Racing était un club stable, avec une bonne ambiance et c’est dommage que j’ai été blessé pendant presque une saison. Et oui, je suis toujours les résultats du RC Lens à travers internet notamment.
Vous avez également connu une longue aventure à l'Atletico, où vous avez notamment côtoyé un certain Diego Simeone comme joueur (en 1996/97). Aujourd'hui, vous êtes tous les deux entraîneurs. Est-ce que son style et ses méthodes de coaching vous inspirent ? Ou avez-vous d'autres modèles en tant qu'entraîneur?
Oui, il y a des choses que j'admire beaucoup chez Diego, mais je suis aussi d'autres entraîneurs. Je m'inspire de toutes les idées intéressantes qu'il peut y avoir.