Suisse : Qui peut menacer le FC Bâle ?

Plus que l'annonce d'un rééquilibrage de la hiérarchie, la défaite (2-0) de l'épouvantail face aux Young Boys (YB) lors de la 1re journée pourrait pourtant avoir uniquement valeur de mauvaise anecdote de début de saison.
"Bâle est l'ogre suisse mais des clubs comme YB ou le FC Sion peuvent rivaliser", juge Fabio Celestini, l'entraîneur du Lausanne Sport, de retour depuis deux saisons en D1 suisse.
Pour l'ancien milieu de terrain de l'Olympique de Marseille, malgré le budget bien supérieur de Bâle, "YB" peut "vraiment menacer Bâle mais menacer ne veut pas dire détrôner".
Le club bernois, 2e l'an passé, comptera encore cette saison sur l'ex-international français Guillaume Hoarau, auteur la saison dernière de 24 buts, pour remporter une Super League qui se dérobe depuis 1986.
Le FC Zurich titré en 2009
Le dernier club à avoir contesté la suprématie de Bâle, qui s'est incliné seulement deux fois l'an passé, est le FC Zurich, titré en 2009 et de nouveau ambitieux, même s'il remonte juste de Challenge League (D2).
Dans une D1 à dix clubs, Lugano, 3e l'an passé, Sion, 4e, mais aussi Lucerne lutteront encore cette année pour une place européenne tandis que "Lausanne jouera pour éviter la descente", prévoit Celestini, sans gros moyens pour recruter.
Pour éviter qu'une fois de plus le championnat ne soit plié dès le mois de février ou mars, la Ligue professionnelle suisse (SFL) a engagé une réflexion afin d'aboutir à une réforme et a mandaté le cabinet néerlandais Hypercube, à l'origine de la réforme de la Ligue des champions.
"Beaucoup souhaitent un changement du format du championnat mais on ne changera que si l'on est convaincu que c'est pour du mieux", confie Claudius Schaefer, directeur général de la SFL.
Parmi les idées, un championnat à 12 voire 14 équipes ou en deux phases suivies d'un play-off. Une conclusion sera arrêtée en septembre et des propositions soumises aux clubs en novembre. Si une réforme est décidée, "elle ne pourra pas s'appliquer avant la saison 2019-2020 car il faut aussi l'accord des diffuseurs", explique Schaefer. Des diffuseurs qui ont vu le montant des droits doubler (39 millions d'euros), bien loin des droits de la L1 française (748,5 millions d'euros annuels, dont une part marginale pour la L2) ou même de la Belgique (80 millions d'euros).
"Le montant des droits télé a nettement augmenté mais il représente encore une part trop faible du budget des clubs même si cette part est passée de 5 à 10%", analyse M. Schaefer.
La 2e place en Ligue des champions menacée
L'objectif est également de maintenir le niveau sportif d'un championnat peu attractif pour les grands joueurs. 12e nation au classement UEFA, la Suisse, "en raison de la réforme de la C1, va déjà perdre sa place en phase de poules garantie au champion", déplore Schaefer et du fait de son recul au classement UEFA, pourrait aussi perdre le ticket du vice-champion aux tours préliminaires.
L'élimination de Lucerne en C3 et les défaites cette semaine de YB et Sion en Ligue des champions et Europa League confirment un niveau global inquiétant, avant l'entrée de Bâle et Lugano en phase de poules respectivement de la C1 et de la C3.
Après un dernier parcours en Ligue des champions totalement raté, le FC Bâle a certes recruté cette saison, dont le Néerlandais et ex-Stéphanois Ricky van Wolfswinkel, mais le club pourrait de nouveau faire davantage confiance à ses jeunes issus du centre de formation. Son nouvel entraîneur, Raphael Wicky aura pour mission de trouver le successeur de Breel Mbolo, qui avait marqué en Ligue des champions à 17 ans avant de filer il y a un à Schalke 04 pour 25 millions d'euros.