"Ma plus grande émotion dans le sport ? Ce n’est pas la Coupe d’Europe"

Bien que son nom reste irrémédiablement associé au plus grand scandale de corruption du football français, voire du sport français, Bernard Tapie reste le grand artisan du seul titre de champion d’Europe conquis par un club de l’Hexagone. Le triomphe de l’OM en Ligue des Champions en 1993 porte sa signature.
C’était sa plus grande réussite comme président olympien, et pourtant ce n’est pas l’accomplissement qui lui a procuré le plus de bonheur. Dans un entretien accordé à 'L’Equipe TV' pour l’émission 'L’Equipe Magazine', celui qui est surnommé "Nanar" a confié avoir plus apprécié son record de l’Atlantique à bord du monocoque Phocéa en 1988.
« Oui, c’est le record d'Atlantique. On a dépensé beaucoup d'énergie et pris des risques. Ca faisait 50 ans que ce record tenait", a-t-il confié, tout en affirmant que "la Coupe d'Europe, elle a un avantage, c'est le nombre de gens qu'on a rendus heureux". "Ca a changé ma vie, a-t-il tout de même avoué. Surtout qu'on avait perdu deux ans auparavant face à l’Etoile Rouge. On a perdu la finale qu'on devait gagner, et gagné celle qu'on devait perdre".
"VA-OM ? Ça n’a eu aucun impact sur ma vie"
Tapie, qui combat toujours le cancer, est aussi revenu sur l’affaire VA-OM. "Ça n’a eu aucun impact sur ma vie. Sauf m’envoyer neuf mois en prison, car ça c’était dur. Quand vous les écoutez parler les prisonniers, il n’y a que des innocents. Mais la différence c’est votre conscience. C’est elle qui vous dit qu’il ne fallait pas donner 20000 balles à un joueur de Valenciennes pour gagner un match. D’ailleurs, c’est à l’hôpital psychiatrique qu’il fallait me mettre pour ça, pas en prison."
À la question enfin si cela ne le dérangeait pas d’avoir laissé une trace peu glorieuse dans la mémoire des gens avec cette piteuse affaire, il a rétorqué : "Je m’en fous ! Vous savez pourquoi ? Parce qu’à mon enterrement, il y aura beaucoup plus de gens qui vont pleurer que ceux qui vont applaudir. Et qui diront qu’il a fait beaucoup de bonnes choses, comme offrir plein d’emplois ou parler aux cancéreux (…) Vous pouvez dire que j’ai plus de défauts que de qualités, cela ne me dérange pas. Je suis marié depuis 44 ans et j'ai quatre enfants en très bonne santé, cela me suffit".