L'attaquant gabonais, Ballon d'Or africain 2015, avait promis à son grand-père de jouer un jour au Real Madrid. Finalement, c'est à Londres qu'il va. Mais il a gagné son bras de fer, quitte à abîmer son image. En fin de saison dernière, il n'avait pas caché son envie de départ, affirmant qu'il se sentait désormais mûr pour une nouvelle aventure avec une grosse écurie européenne.
Pour forcer le destin, le meilleur buteur de Bundesliga la saison dernière (31 buts) n'a pas hésité à aller à l'épreuve de force avec son club, jusqu'à décevoir ses fans de Dortmund, pour qui il a marqué 141 fois en 212 matches, toute compétitions confondues depuis 2013.
En janvier, ses "fantaisies", selon le mot de ses dirigeants, ont tourné à la provocation. "Aubam" a d'abord séché une réunion de l'équipe convoquée par l'entraîneur Peter Stöger. Un match de suspension. Avant de se montrer totalement désintéressé à l'entraînement à la veille du match suivant, ce qui lui a valu de ne pas être retenu dans le groupe.
Il a finalement retrouvé sa place samedi contre Fribourg (2-2), mais il n'a ni marqué ni brillé. Ceux qui l'accusent d'avoir volontairement saboté son travail pour obtenir son bon de sortie ont été confortés dans leur conviction. "Aubam" s'est affiché sur un réseau social vêtu du maillot de... Ousmane Dembélé. Le jeune Français avait joué exactement le même jeu, en boycottant carrément l'entraînement, pour forcer Dortmund à le vendre à Barcelone en août dernier.
Masque de super-héros
Original et sûr de lui, il a célébré des buts en enfilant un masque de super-héros, le natif de Laval avait déjà souvent franchi la ligne jaune, s'attirant des sanctions.
A l'automne 2016, il s'offre un aller-retour en avion Dortmund-Milan sans prévenir ses dirigeants pour aller participer à une soirée privée, l'avant-veille d'un rendez-vous de Ligue des champions ! Il est suspendu pour le match par le club.
En mars 2017, il se fait dessiner dans la chevelure la célèbre virgule de son équipementier personnel Nike, concurrent de celui du club, Puma. Ses dirigeants, furieux, le prient de faire raser l'objet du délit, mais il récidive quelques jours plus tard en célébrant un but avec un masque évoquant une publicité de Nike.
En novembre 2017, il tourne dans les installations du Borussia une vidéo non autorisée par le club. Nouvelle suspension d'un match !
Possédant la nationalité française, Aubameyang suit un parcours classique qui aurait tout aussi bien pu le mener dans l'équipe de Didier Deschamps, il compte une sélection en Espoirs avec la France. Mais il a choisi très jeune de jouer pour le Gabon, le pays de son père, où il n'a jamais vécu.
Plus rapide que Bolt ?
"Je voudrais être un modèle pour mon pays et pour l'Afrique", dit-il alors. Véritable star dans son pays, il n'a pourtant jamais réussi à le qualifier pour une Coupe du monde. Et la dernière CAN, organisée au Gabon, a été un échec, avec une élimination en phase de poules.
Passé en juniors par Rouen et Bastia, puis par le centre de formation de l'AC Milan, il commence sa carrière professionnelle en France à Dijon (L2), Lille et Monaco. Avant d'atterrir à Saint-Etienne, où il va franchir un premier palier entre 2010 et 2013, marquant 37 buts en 87 matches de Ligue 1.
Toujours soutenu par son père, ancien professionnel dont il est très proche, il débute son aventure à Dortmund en 2013 : Il y gagnera une Coupe d'Allemagne (2017) et terminera deux fois vice-champion d'Allemagne (2014 et 2016). Mais c'est là surtout qu'il devient le buteur de classe internationale qu'il est aujourd'hui, améliorant chaque saison son total de buts en Bundesliga.
Connu pour son amour des voitures de sport et de la vitesse, sans équivalent en Bundesliga sur un sprint court, il a un jour prétendu qu'il pourrait battre Usain Bolt sur 30 mètres. Le test n'a jamais eu lieu...