Il aura fallu attendre plus de quatre ans pour voir le MMArena accueillir un tel match et faire le plein de spectateurs. Quatre années durant lesquelles le club sartois a opéré sa reconstruction après sa relégation en DH à l'été 2013. Promu en N2 et leader de son groupe, la formation mancelle avance étape par étape et ce match contre le LOSC, en 32e de finale de Coupe de France, en est une importante. "On est dans une phase de reconquête, reconnaît Thierry Gomez, président du Mans FC depuis octobre 2016 et ancien patron de Troyes (2004-2009). Il y a eu une belle histoire entre le MUC 72 et Léon Bollée. Aujourd'hui, le challenge c'est de recréer une histoire entre Le Mans FC et le MMArena. Pour ça, il faut amener des gens au stade, fédérer, rassembler, et c'est ce qu'on va faire avec ce match." Samedi, plus de 20 000 personnes sont attendues et 10 000 d'entre-elles devraient se munir de drapeaux 'Sang et Or' distribués pour l'occasion. Une belle fête après celle du 20 décembre qui avait attiré près de 8 000 spectateurs au MMArena pour le dernier match de l'année, contre l'AC Boulogne-Billancourt (5-0).
"On remet Le Mans FC au centre de la place du village, réplique Thierry Gomez. Ce club n'est pas uniquement un club de foot. Il a un rôle important pour la ville et le département. Il doit redevenir le carrefour économique du coin. L'endroit où l'ensemble des entreprises et des décideurs se rassemblent." Ce sera évidemment le cas samedi, les loges étant presque toutes réservées. Un fort engouement ressenti par l'entraîneur Richard Déziré, qui s'apprête à disputer le neuvième 32e de finale de Coupe de France de sa carrière d'entraîneur amateur : "On sent une ferveur incroyable et on a envie d'être à la hauteur de ce rendez-vous. Il ne faudra pas tergiverser, convertir la moindre occasion, être costaud, solide et compter sur le soutien du 12e homme." Habituel favori en championnat, Le Mans jouera cette fois-ci dans la peau de l'outsider. "Enfin", lâche Richard Déziré tandis que le défenseur, Thomas Dasquet, arrivé sur les conseils de Thierry Gomez en 2016, se veut "serein" à l'approche du match. "La Coupe de France, c'est un one shot, dit-t-il. À nous de tout faire pour aller chercher la qualification."
"Pour grandir, il faut se préparer et structurer le club"
Dans la même idée, Richard Déziré ajoute : "J'espère qu'on fera un match à la hauteur de ce qu'on sait faire. Ce dont je n'ai pas envie, c'est d'avoir des regrets. Je veux qu'au coup de sifflet final, on se tape dans la main et qu'on se dise qu'on a fait ce qu'on avait à faire." Pour autant, le projet du club ne s'arrête pas à ce match. Le 2 janvier, un nouveau responsable administratif et juridique a fait son arrivée dans l'organigramme. "Pour grandir, il faut se préparer et structurer le club, explique ainsi le président Thierry Gomez. Sur le papier, on a les infrastructures pour jouer en Ligue 1. Maintenant, il faut le faire. C'est une autre histoire et c'est très compliqué. Il n'y a que ceux qui l'ont vécu comme Strasbourg ou Grenoble qui peuvent comprendre cette difficulté. On a un projet, on est ambitieux, mais on garde notre humilité parce qu'on sait que tout ça est très fragile." Un discours assimilé par le club et l'ensemble des joueurs de l'équipe première, qui espèrent une nouvelle montée en fin de saison. "Mais il va falloir batailler pour aller chercher cette montée, car rien ne nous sera donné", prévient Thomas Dasquet.