À son avantage durant deux saisons, Jesse Lingard (28 ans) avait petit à petit glissé dans la hiérarchie d’Ole Gunnar Solskjaer. Obligé de faire une pause durant l’arrêt forcé de la Premier League dû au COVID-19, l’international anglais n’avait pas réussi à inverser la tendance et était rentré dans une dépression, maladie qui a souvent touché sa famille et notamment sa mère.
"Quand vous êtes jeune, et que voyez votre mère traverser ce genre de phases, vous ne comprenez pas toujours ce qu’elle vit. Elle disait souvent : 'je suis déprimée, je suis déprimée', mais moi, en tant qu'enfant, je ne savais pas ce que ça signifiait véritablement."
La situation de l’ailier ne s'est pas améliorée lorsque le championnat a repris il y a un an, ce qui l'a l’a poussé à ressentir le même mal-être que sa mère. Lingard a finalement accepté une proposition de prêt de West Ham durant l’hiver. De nouveau heureux, il y a eu des jours sombres où des problèmes de santé mentale ont conduit un meneur de jeu talentueux à réfléchir à tout arrêter du jour au lendemain.
"J’étais heureux d’être remplaçant. Je ne voulais pas jouer, mon esprit n'était pas là", a avoué l’Anglais dans le premier épisode de 'Presenting', une nouveau émission britannique disponible sur Youtube. J’avais l’impression de ne plus être moi-même, je n’étais plus Jesse Lingard… Quand je jouais, j’avais l'impression que le jeu me passait sous le nez, je ne voulais pas être là."
"Je leur ai dit ce que je traversais, ce que ma mère traversait, et ils sont toujours là pour m'aider. J'ai eu des médecins qui m'ont aidé, ils ont été géniaux. Et pendant le confinement, j'ai repris mes esprits. Le confinement m'a transformé en quelque sorte."
"Je regardais mes anciens matchs, les matches de la Coupe du monde et je me disais : 'Oui, c'est le vrai Jesse Lingard.' (...) Lorsque vous arrivez enfin à en parler, c’est comme si vous sortiez d’un cocon, vous vous sentez comme un papillon qui déploie ses ailes pour la première fois. C'est un sentiment extraordinaire."