L'ancien joueur de Monaco et du PSG, entre autres, et son "collègue" Didier Drogba (ex-Marseille, ex-Chelsea) n'ont pas perdu de temps pour leur nouvelle mission.
"On a commencé en janvier à New York avec ce qu'on appelle un 'road-show'. On a rencontré beaucoup de gens intéressés par les Ligues européennes, que ce soient des diffuseurs, des 'family office' (gestionnaires de patrimoine, ndlr), des banquiers, des personnes en relation directe avec des propriétaires de franchises", confie Djorkaeff dans un entretien à l''AFP'.
Familier de la culture sportive nord-américaine depuis son passage aux New York Red Bulls (2005-2006), l'ancien milieu de terrain entend davantage "être une voix pour le football français" dans ces voyages de travail. Assurer "la présentation des chiffres", ce sera plutôt le travail à la Ligue de Didier Quillot (directeur général) et Olivier Jaubert (directeur commercial).
"Pour nous, il était important d'avoir des joueurs qui ont été révélés chez nous mais qui également ont cette aura, cette expérience à l'international, pour nous aider, au-delà du rôle d'incarnation, à nous apporter des idées, des choses qu'ils ont vu dans les championnats étrangers et qui pourraient marcher chez nous", explique à l''AFP' Nathalie Boy de la Tour.
Neymar, pépites, et investisseurs
Avec l'ancien international ivoirien Drogba (39 ans), qui a connu six championnats dans sa carrière sur trois continents, et Djorkaeff (49 ans), notamment passé trois ans en Italie et en Allemagne, la LFP est bien pourvue pour valoriser le "produit" Ligue 1 hors de ses frontières.
Justement, quels sont les arguments de vente utilisés pour séduire des "clients" potentiels ?
"Le double choix de Neymar et de Mbappé - un jeune joueur en devenir qui veut marquer son empreinte dans son pays d'origine - de signer au PSG. Les deux associés sont des choses qu'on peut vendre à l'étranger facilement (rires)", souligne Djorkaeff.
"Sur les cinq derniers plus gros transferts européens, il y a trois jeunes français à plus de 100 M EUR (Pogba, Mbappé, Dembélé, ndlr). Ce sont des chiffres conséquents qui parlent à des investisseurs", ajoute-t-il, tout comme les arrivées du Russe Dmitri Rybolovlev à Monaco et de l'Américain Frank McCourt à Marseille sont "des signaux forts pour l'étranger".
Un PSG trop fort peut-il être un handicap à l'attractivité du championnat ? "L'année dernière c'est Monaco qui a été champion", rétorque Djorkaeff, citant les autres "belles locomotives" que sont Lyon et Marseille, même s'il est conscient que la L1 "ne se développera pas qu'avec le PSG".
'Road-shows' plutôt qu'ambassades
Mais seulement deux ambassadeurs, aussi prestigieux soient-ils, est-ce suffisant pour couvrir les quatre coins du globe ? À titre de comparaison, la Ligue espagnole en dispose d'une quinzaine pour faire rayonner son championnat, de Carles Puyol à David Villa ... et même des champions du monde français comme Christian Karembeu et Robert Pirès.
"On commence ! Il n'y avait rien il y a six mois", fait remarquer Djorkaeff. "C'est un début, abonde Mme Boy de la Tour. Plutôt que la quantité, c'est la qualité qui compte".
Reste qu'en matière "d'ouverture à l'international", l'ancien joueur de l'Inter Milan admet "sentir qu'il y a un retard" en France, comparé à ses concurrents européens. "En vivant à New York, j'ai vu les bureaux espagnols, allemands, ou anglais se monter. Si on regarde à Singapour, il y a des bureaux espagnols. Dubaï, c'est pareil !"
À l'inverse, le foot français ne compte qu'une seule "ambassade" à l'étranger avec le bureau commun avec la Fédération (FFF) installé à Pékin depuis février 2017.
"Est-ce qu'il est plus utile de se déplacer, de faire des 'road-shows' tel que cela a été fait x fois par an, ou créer des structures en propre ? Les retours qu'on a sur le bureau commun sont intéressants mais il est encore trop tôt pour dire aujourd'hui si c'est une expérience qu'on a envie de renouveler", explique Mme Boy de la Tour. Djorkaeff et Drogba n'ont pas fini de voyager !