On dit que le talent n'attend pas le nombre des années et à l'OL - qui a aligné à Monaco un onze dans lequel huit joueurs n'avaient pas plus de 25 ans - le proverbe a bien du sens. Mais le talent n'arrive que peu souvent à construire les victoires tout seul. En Principauté, une frappe détournée de Mariano Diaz et un but de Bertrand Traoré, au terme d'une action remarquable menée par Memphis Depay et Ferland Mendy, avaient pourtant dessiné un succès presque acquis avant la demi-heure de jeu. Presque. "J'ai eu l'impression qu'on s'était un peu arrêtés à 2-0 en pensant que le match était terminé, ce qui a permis à Monaco de se remettre dans la partie alors qu'on avait fait ce qu'il fallait", déplorait Bruno Génésio après la rencontre.
"Des attitudes pas dignes d'une équipe de notre niveau"
Un but un peu chanceux de Mariano Diaz, la sortie sur blessure de Danijel Subasic au quart d'heure de jeu, le but de Betrand Traoré puis l'exclusion de Baldé Keita... La première demi-heure de jeu avait bien laissé penser que l'OL s'affirmerait encore un peu plus comme le concurrent le plus sérieux pour la deuxième place.
Puis tout bascula la minute d'après. "Il faut avoir l'humilité d'admettre que quand les choses se présentent trop bien, les joueurs n'ont peut-être pas ce sentiment de surpassement qu'il faut avoir en permanance, reconnaissait Jean-Michel Aulas en zone mixte. Surtout quand on joue contre une équipe de Monaco qui est championne de France. Donc il y a quand même un sentiment de gâchis". Et pour cause, l'OL, qui avait l'occasion de reprendre la deuxième place, n'avait plus perdu après avoir mené par deux buts d'écart depuis mai 2012.
En cause donc, le relâchement symptomatique d'une équipe trop en confiance qui n'a pas su trouver les solutions lors d'un deuxième acte trop pauvre à tous les niveaux. "Ce sont des attitudes anormales pour une équipe qui veut jouer la Ligue des champions", a d'abord fustugé l'entraîneur rhodanien avant de s'étendre un peu plus : "On va revoir le match avant de l'analyser et je discuterai avec les joueurs. Il n'est pas normal de passer en deuxième mi-temps à un espèce de non match avec des attitudes qui ne sont pas dignes d'une équipe de notre niveau". Car avec une possession de balle de plus de 76% lors du deuxième acte, l'OL a surtout manqué d'idées.
Un manque de variété dans le jeu
Pour Bruno Génésio, l'analyse attendra d'être un peu plus froide avant d'être livrée. Mais le constat de 45 minutes apathiques en supériorité numérique, lui, ne retombera probablement pas. Incapables de créer du mouvement autour du porteur, les coéquipiers de Nabil Fekir ont semblé piétiner sans jamais chercher à étirer le bloc bien discipliné de Monaco. "On n'a pas su mettre suffisamment de rythme dans nos passes ni suffisamment d'intensité dans nos courses pour les déséquilibrer même si on était un de plus", faisait tout de même remarquer le coach lyonnais.
Le premier schéma représente le positionnement moyen des joueurs lyonnais et le second les ballons touchés par Mariano Diaz
Si la "gestion" du match était également mise en cause, aucune évolution tactique n'est venue rompre avec la monotonie des mouvements lyonnais. Sans aucune solution pour étirer les lignes adverses, l'OL a souffert d'un manque de profondeur qui n'a quasiment jamais permis aux attaquants de pouvoir exploiter leurs qualités de vitesse.
Dos au jeu, Depay et Traoré ont beaucoup décroché tout comme Mariano qui n'aura touché que 3 ballons dans la surface de réparation sans qu'aucune passe de ses partenaires ne l'y amène directement. Un problème récurrent pour l'OL qui n'a guère d'autre plan de jeu pour le moment.
Julien Quelen, au stade Louis II