C'est peut-être sa saison. Celle de l'explosion sur la scène européenne, à 25 ans, à un poste qui n'était pas le sien il y a encore quelques mois. Repositionné à la pointe de l'attaque rennaise par Sabri Lamouchi en fin de saison dernière, puis par Julien Stephan maintenant, Adrien Hunou confirme qu'il est en train de passer un cap.
Souvent décisif dans les grands rendez-vous, à l'image de ses deux buts à l'aller et au retour face au Bétis Séville, ou au Parc des Princes en mai dernier, l'ancien Clermontois donne entière satisfaction à son coach qui devrait encore lui faire confiance ce jeudi (18h55) contre Arsenal : "Adrien, c'est un enfant du club. Il est extrêmement généreux dans la vie comme sur le terrain. Il fait beaucoup de courses, beaucoup d'appels et libère beaucoup d'espaces."
En l'absence de M'Baye Niang (suspendu) et Jordan Siebatcheu (blessé), les choix sont réduits. Mais Adrien Hunou s'impose comme une solution viable. En 2019, il est le meilleur buteur du Stade Rennais avec cinq réalisations, soit autant que Niang. Un rendement intéressant auquel s'ajoute la manière. De vrais buts d'attaquant, en renard des surfaces. "Il peut être très présent dans la surface adverse, il sent bien les coups et c'est vrai que depuis un moment il s'exprime bien à la pointe de l'attaque , confirme Julien Stephan. Il nous rend des services importants en mettant des buts décisifs et j'espère que ça va continuer."
La sélectionneure des Bleues Corinne Diacre, qui a entraîné Adrien Hunou entre décembre 2014 et mai 2016, n'est pas surprise outre-mesure par ses performances. "C'est un joueur atypique, une belle personne et un gros travailleur , dit-elle pour 'Goal' . À Clermont, je le faisais jouer sous l'attaquant, ça coincide avec une belle période pour nous. Il s'entendait très bien avec Famara Diedhiou et il avait provoqué beaucoup de penalties (5) grace à sa qualité de percussion. Pour moi, il a davantage de qualités pour jouer dans l'axe que sur un côté." Ce que confirme l'intéressé lui-même au Télégramme : "Axial, je suis beaucoup plus épanoui, j’ai cette liberté dans mes courses, dans mes déplacements. Et puis, même quand je jouais n°10, j’ai toujours eu cet instinct de finir les actions."
Pourtant, Adrien Hunou a longtemps manqué d'efficacité. Les supporters lui ont souvent rappelé. Mais "avec mon acharnement au travail, je savais que ça finirait par payer" , explique-t-il. Un travail élaboré qu'il a fait évoluer cette saison avec des séances de vidéos, le but étant d'analyser ce qu'il fait de bien et de moins bien, tout en menant une réflexion sur ses axes d'amélioration. Une recherche perpétuelle du progrès pour un joueur "dôté d'un état d'esprit exemplaire et d'une générosité de tous les instants" , comme le souligne Julien Stephan. Un joueur d'équipe tout simplement. L'éloge de la persévérance.