En 2007, à seulement 19 ans, Alejandro 'Papu' Gomez est champion du monde des U20 avec l'Argentine. À ses côtés, des joueurs comme Angel Di Maria ou Sergio Agüero soulèveront le trophée, et réaliseront ensuite les carrières qu'on leur connait. Mais le 'Nain' argentin d'1m67 va rester sur la touche, et rater le train de l'immense carrière qui s'ouvrait à lui. Par manque d'investissement, par des choix hasardeux... le destin de Gomez s'éloignera des sommets qui lui étaient promis.
Son sélectionneur de l'époque, Hugo Tocalli, parlait beaucoup de son manque d'intensité et de sérieux sur le terrain : quand il n'avait pas le ballon, il marchait. Cela ne vous rappelle personne ? Il avouera lui même dans plusieurs interviews qu'il était fénéant, et le savait. Du coup, quand l'Europe s'est jeté sur les pépites comme Banega, le Kun ou Di Maria, lui a signé au CA San Lorenzo.
À deux doigts de signer pour l'Atlético de Simeone
Puis, avec la maturité, enfin un club européen s'intéresse à lui, et c'est en Italie, à Catane, que Papu va poser ses valises, en 2010. Et lors de son passage dans ce club qui joue le maintien, l'Argentin va croiser une future icône : Diego Pablo Simeone, nommé en 2011. Le 'Cholo' va apprendre la rigueur défensive et le goût de l'effort collectif à Alejandro Gomez. Le coach argentin va beaucoup s'appuyer sur la technique de Papu Gomez.
À tel point que, après avoir été appelé par l'Atlético Madrid pour en devenir l'entraineur, Diego Simeone, qui venait de gagner l'Europa League en 2012, confie au Nain de Buenos Aires qu'il le veut dans son équipe. Seulement voilà, Catane demandera trop d'argent pour l'Atlético, qui préfèrera opter pour la solution David Villa. Profondément déçu par cette histoire, Alejandro Gomez va signer en Ukraine, en 2013. Un transfert qui pouvait s'apparenter à une disparition des radars et une fin de carrière ratée.
L'Atalanta et la renaissance italienne... ou la révélation ?
Mais il n'en était rien, puisque l'Argentin retrouve les terrains italiens l'année d'après, à l'Atalanta Bergame. Et c'est alors le début d'une belle histoire, et le début de la vraie carrière de Gomez. Sous les couleurs du club lombard, le '10' ne souffrira à aucun moment de sa petite taille, et éblouira le Gewiss Stadium par sa gestuelle et sa technique. Son explosion coïncide avec la progression phénoménale de l'Atalanta. En 2016/2017, il réalise sa meilleure saison, avec 16 buts, et les Lombards se qualifient pour la première Europa League de leur histoire avec une 4ème place en Serie A.
À partir de 2017, il va enchainer les superbes saisons avec au moins 10 passes décisives au compteur pour chaque exercice. Le système très offensif de Gasperini lui va comme un gant, et il se retrouve à la baguette d'un schéma de jeu qui exploite à merveille ses qualités. Son entente avec Josep Ilicic en attaque y est pour beaucoup dans les records de l'Atalanta ces deux dernières saisons. Meilleure attaque de la Serie A deux années consécutives, et auteur d'une saison historique avec une 3ème place synonyme de première Champions League de l'histoire du club. Papu vit une seconde carrière, celle qu'il méritait.
S'il a longtemps semblé être passé à côté de sa carrière professionnelle, l'autre Messi, celui qui lui ressemble tellement, du haut de ses 1m65, avec le '10' dans le dos, aura dû attendre ses vieilles années pour accéder à la lumière. Évidemment, la malchance n'excuse pas tout, là où le crack de Rosario s'est rapidement distingué et le succès est venu à lui, Alejandro Papu Gomez s'est résigné devant le travail à fournir. Son manque d'ambition l'aura sûrement privé d'un parcours similaire à celui de la Pulga.