Les défenses du Bayern et de Liverpool n'avaient rien lâché au match aller (0-0). Les deux clubs compteront à nouveau sur leurs arrière-gardes pour passer au prochain tour.
Munich : le vieux et la montagne
Neuer, c'est un peu le crépuscule d'un Dieu. Considéré comme le meilleur gardien du monde pendant des années, idole intouchable en équipe nationale, il peine à 32 ans à retrouver son niveau depuis sa très longue blessure la saison dernière et son retour in extremis pour la Coupe du monde.
Il a échappé pour le moment au grand ménage du sélectionneur Joachim Löw, qui a mis d'office à la retraite internationale ses coéquipiers du Bayern Thomas Müller, Jérôme Boateng et Mats Hummels. Löw a toutefois prévenu: Neuer sera désormais en concurrence avec Marc-André ter Stegen, son compatriote du Barça. Ce qui aurait été un crime de lèse-majesté il y quelques mois ressemble maintenant à la chronique d'une fin annoncée.
Il reste toujours l'indiscutable capitaine du Bayern, où son expérience, sa présence et son sang-froid rassurent. Et s'il brille moins qu'avant, sa régularité reste légendaire: il commet rarement jamais de bourde.
A 23 ans, Süle représente lui l'avenir du Bayern et de l'Allemagne. Le colosse (1,95 m, 97 kg) impose son physique à tous les attaquants qu'il croise et, malgré son gabarit, sa pointe de vitesse est supérieure à celle de ses prestigieux coéquipiers Hummels et Boateng.
Cette calme montagne a systématiquement relégué sur le banc l'un des deux trentenaires, champions du monde 2014, bousculant le couple qui constituait jusqu'à l'an dernier la charnière inamovible du Bayern et de la 'Mannschaft'.
Dans son classement annuel de décembre 2018, le magazine 'Kicker' ne rangeait pas Süle parmi les joueurs de "classe internationale", lui reprochant encore trop d'erreurs individuelles. Mais la fréquentation quotidienne des meilleurs attaquants d'Allemagne à l'entraînement, et l'expérience de la C1 lui ont permis de progresser rapidement.
Il pêche encore toutefois dans la relance, domaine dans lequel il n'a encore pas la précision de ses deux aînés.
Liverpool : le patron et le guitariste
Van Dijk, le défenseur le plus cher du monde (acheté 84 millions d'euros), excellent la saison passée après son arrivée depuis Southampton en janvier 2018, a pris une nouvelle dimension un an plus tard. Il est intraitable !
Le gaillard (1,93 m, 93 kg) rassure, de par sa présence physique et son leadership, au point de mener la meilleure défense de Premier League (seulement 17 buts encaissés).
Preuve qu'il s'est installé comme un patron, un vote au sein de l'effectif cette saison l'a élu capitaine, quand les historiques du club, James Milner et Jordan Henderson sont absents, comme lors de la dernière sortie en championnat contre Burnley.
Pour les médias britanniques, celui qui est déjà capitaine des Pays-Bas arrive à 27 ans au pic de sa carrière. Sa forme actuelle est étincelante : les 'Reds' n'ont pas encaissé de but lors de cinq de leurs six dernières sorties. Van Dijk, lui, en a profité pour marquer deux fois. Les duels sur corner avec Süle promettent une belle intensité.
Mais Liverpool n'a pas cassé sa tirelire que sur le général néerlandais. L'arrivée du gardien de la Roma Alisson Becker pour plus de 62 millions d'euros (plus les bonus) cet été avait fait hausser certains sourcils en Angleterre et ailleurs.
Une demi saison plus tard, Becker a prouvé toute sa valeur et permis au club de tourner la page Loris Karius et effacer un peu la finale de C1 perdue sur deux boulettes l'an dernier.
Le 'Liverpool Echo' est formel : "Le gardien a rapidement rectifié une faiblesse flagrante de l'équipe de Jürgen Klopp et l'international brésilien est largement considéré comme l'un des meilleurs portiers de la planète.
Becker a parfois du mal sur les ballons hauts, mais beaucoup de gardiens en Premier League sont perturbés par le relatif non droit qui règne parfois dans les surfaces anglaises.
Le Brésilien, réputé pour ses dons de guitariste, excelle aussi dans les sorties lointaines, pour soulager sa défense. Et ballon au pied, il assure.