"Tolisso plus important que jamais, et pourtant sur le point de partir", titrait ce week-end le site de 'Sky Allemagne', résumant la situation paradoxale de l'ancien Lyonnais, qui fut en 2017 le joueur le plus cher jamais acheté par le Bayern pour 41,5 millions d'euros (record pulvérisé depuis par Lucas Hernandez, 80 millions).
À six mois de la fin de son contrat au Bayern, et à 11 mois du Mondial au Qatar, ce retour en grâce ne pouvait pas mieux tomber pour le joueur de 27 ans.
Plombé par des blessures à répétition, celui que ses coéquipiers appellent "Coco" était en effet depuis longtemps relégué derrière le duo international allemand Kimmich-Goretzka dans la hiérarchie des milieux de terrain du "Rekordmeister". Et ses quelques entrées en jeu n'étaient pas toujours convaincantes, faute de compétition.
"Costume de Kimmich"
Mais voilà, Joshua Kimmich, la clé de voute de l'équipe et de la sélection nationale, n'a plus joué depuis le 6 novembre et sa mise en quarantaine en tant que "cas contact", parce qu'il avait refusé la vaccination. Lui-même infecté par le virus ensuite, il est désormais négatif, mais des séquelles pulmonaires de la maladie l'empêchent pour l'instant de reprendre un entraînement normal. Son retour n'est pas attendu avant janvier.
Une aubaine totalement inattendue pour Tolisso. "En septembre, il a été indisponible plusieurs semaines en raison d'un problème au mollet", rappelle 'Sky', "personne alors n'aurait cru sérieusement que le Français allait jouer un rôle majeur chez le Rekordmeister".
Mais depuis, ce garçon discret et extrêmement professionnel s'améliore à chaque sortie. Excellent lors de la victoire de prestige dans le "Klassiker" à Dortmund le 4 décembre, il a confirmé samedi contre Mayence (2-1). On l'a vu essayer d'endosser le costume (pourtant très large) de Kimmich: replié quasiment au niveau de sa défense centrale pour mieux relancer et orienter le jeu, il a cherché à jouer systématiquement vers l'avant.
"Grosse influence"
Il a offert un but à Kingsley Coman d'une superbe passe en profondeur lobée de 40 mètres depuis son propre camp. Heureusement, car il s'était rendu coupable d'un mauvais marquage sur l'ouverture du score adverse.
Pour le déplacement de mardi en Bundesliga à Stuttgart, le Français est toutefois incertain, a indiqué lundi l'entraîneur du Bayern Julian Nagelsmann, sans préciser de quoi souffrait son joueur.
"Je pense beaucoup de bien de lui mais j'avais auparavant l'impression qu'il jouait un peu avec le frein à main", a-t-il reconnu, "mais actuellement il a un grosse influence sur l'équipe et c'est un joueur important".
"Il est très sûr balle au pied et il n'a peur de rien: il veut toujours le ballon. Il a une bonne présence physique et il est très régulier dans les duels", ajoute le jeune technicien.
Pour le premier match sans Kimmich en novembre, le coach avait aligné un milieu défensif Goretzka-Sabitzer, laissant Tolisso sur la touche. Défaite 2-1 à Augsbourg. Depuis, le Français a été titulaire cinq fois de suite, pour cinq victoires.
Mais en janvier, Kimmich devrait revenir et personne en Allemagne n'imagine une seconde qu'il ne retrouve pas sa place de titulaire. "Coco" risque de se retrouver plus souvent sur le banc.
"Le contrat de Tolisso expire en juin, et aucune offre de prolongation ne se profile, bien que Nagelsmann dise beaucoup de bien de lui", constate d'ailleurs 'Kicker', le magazine du foot allemand.
Mais même s'il doit quitter le Bayern, "l'intérim" réussi du Français cet automne ne pourra que jouer en sa faveur.