Lee Kang-in, prodige sud-coréen du Paris SG et chance marketing

Blessé à une cuisse, le milieu de terrain n'a pas encore pu jouer lors de la tournée asiatique du PSG, mais il a repris l'entraînement et espère jouer au moins quelques minutes (jeudi à 10h00 françaises) devant un public conquis d'avance.
Sinon il fera comme Neymar pendant la partie japonaise du PSG Tour: le Brésilien a été acclamé partout mais n'a pas pu disputer une seule minute, alors qu'il termine sa convalescence depuis son opération à la cheville droite en mars.
Mais Lee Kang-in (22 ans) pourra supporter cette éventuelle frustration, il a déjà fait preuve d'un mental forgé en choisissant de rester à Valence à 10 ans, après une détection réussie.
Ses parents et ses deux grandes soeurs ont tout lâché pour suivre le prodige en Espagne, alors qu'aucun membre de la famille ne parlait un seul mot de castillan, raconte Super Deporte, le quotidien sportif de Valence.
Lee Kang-in et un autre gamin de 10 ans avaient effectué le voyage jusqu'à Valence pour un stage en juin 2011, accueillis par l'entraîneur des jeunes Xavi Mocholí, désormais à La Masia, le centre de formation du Barça.
La barrière de la langue a conduit à un malentendu, et le Coréen s'est retrouvé avec les 2000, un an plus âgés que lui. Il y avait là notamment Ferran Torres, devenu international espagnol.
Mais son engagement physique ne laisse rien paraître, et en quelques touches de balle, Lee convainc Mocholi.
Il est toutefois interdit de recruter un enfant de 10 ans. Après plusieurs réunions, le club explique aux parents que la seule possibilité est que la famille s'installe ici. Elle tente ce pari fou et débarque à Puçol, dans la communauté valenciane, pour réaliser le rêve du jeune garçon.
Quelques années plus tard, l'UEFA a enquêté sur ce transfert et n'a rien trouvé à y redire, selon Super Deporte.
Kang-in alternait entre le collège de Puçol, où il réussit un sans-faute, et Paterna, le centre d'entraînement du club, où il gravit une à une les marches vers l'équipe première.
"C'était mon rêve, Valence, c'est quasiment toute ma vie", lance-t-il le 24 juillet 2018, lors d'un amical contre Lausanne, à 17 ans, où il devient le premier joueur asiatique de l'histoire centenaire du club à la chauve-souris sur le blason.
Il est appelé pour la première fois par l'actuel entraîneur de Marseille, Marcelino, qu'il pourrait retrouver lors de PSG-OM le 24 septembre. Le technicien l'utilisait en relayeur et plus souvent en 10 dans son 4-4-2.
Lee a débuté avec le N.34, celui qu'il portait dans l'émission de téléréalité en Corée du Sud qui l'a révélé avec l'équipe de son école.
Le premier prix était une visite avec sa mère à Manchester pour tourner une publicité avec la légende coréenne de United Park Ji-sung.
Comme Park en Premier League, Valence comptait sur Lee pour toucher le marché asiatique, et le PSG a la même idée.
"On ne recrute jamais pour des raisons marketing au Paris SG", assure à l'AFP Sébastien Wasels, directeur du club pour la zone Asie-Pacifique. "Mais par contre une fois qu'on a des joueurs on essaie de capitaliser sur leur présence pour essayer de nous aider à nous développer".
Lee, 110 matches en Liga (9 buts) entre Valence et Majorque, a signé un contrat de cinq ans à Paris.
"Nous ne demandons pas au secteur sportif d'acheter un joueur coréen", abonde auprès de l'AFP le directeur des revenus et du marketing Marc Armstrong, "mais si cela arrive, cela a bien sûr un impact. Quelques jours après sa signature nous avions déjà vendu des milliers de maillots floqués Lee Kang-in".
Co-meilleur passeur du Mondial-2019 des U20 avec les jeunes "Guerriers Taeguk", Lee, buteur en finale sur penalty, mais battu par l'Ukraine (3-1), est une star au pays du Matin Calme.
Il compte depuis 14 sélections avec les A, dont les quatre matches de la Corée du Sud au Mondial-2022.
A Busan, le PSG va pouvoir jauger l'engouement autour du grand espoir de la Corée.