Ballon d'Or : Messi peut-il vraiment coiffer Ronaldo ?

BeSoccer il y a 6 années 32.4k
Cristiano Ronaldo est en avance, mais Lionel Messi peut-il y croire ?

Cristiano Ronaldo a pris une avance énorme pour remporter le Ballon d'Or 2017. Mais depuis deux mois, Lionel Messi réduit l'écart...

Une semaine après la publication de la liste des 30 joueurs nommés pour le Ballon d’Or 2017, le compte à rebours est lancé. Deux mois durant, le petit monde du football va vibrer au rythme des discussions pour l’élection du meilleur joueur du monde. Il y aura des estimations, bien-sûr. Des objections, sûrement. Et la délibération, comme pour mettre un visage sur l’affiche du film de l’année. Car plus que jamais (il faut le rappeler) le Ballon d’Or n’est que la photographie d’une année. À ce petit jeu-là, Cristiano Ronaldo est en avance, mais Lionel Messi peut-il y croire ?

 Cristiano Ronaldo a passé l'examen le plus dur

Avant d’entrer dans le détail, un constat s’impose : au bout d’une décennie à truster toutes les distinctions individuelles de ce jeu, Ronaldo et Messi continuent de faire la pluie et le beau temps. Les années passent, mais les deux monstres ne faiblissent pas. Naturelle ou calculée, l’évolution de leur jeu les maintient à des hauteurs qui donnent encore le vertige. Certains ont essayé de se frayer un chemin. Neymar a des allures d’héritier naturel. Griezmann, Neuer, Ribéry, Iniesta, Xavi ou Sneijder, en vrac, ont tous aperçu le zénith sans jamais l’atteindre.

Seuls dans leur monde, Ronaldo et Messi ont appris à s’apprécier. Et à se situer. Depuis quelques années, les deux champions anticipent le verdict avec justesse et malice. Parce que le doute n’existe pas, peut-être. Cette chronologie prenait forme cette année… jusqu’au mois de septembre. À ce stade, Cristiano Ronaldo avait tout raflé sur son passage pour se poser en grandissime favori à sa propre succession et égaler Messi en remportant son 5ème Ballon d’Or. L’Argentin est pourtant revenu dans son rétroviseur. Il faut s’appeler Messi pour le faire.  

Petit rappel des faits. C’est sur le plus beau des terrains de jeu que Cristiano Ronaldo a laissé son empreinte. Premier joueur de l’Histoire à franchir la barre des 100 buts en Ligue des champions, le Portugais a littéralement porté le Real Madrid vers son deuxième sacre en deux ans dans la Coupe aux grandes oreilles – un exploit inédit, là aussi. Comme s’il s’était préservé pour les grands combats, cette conquête est devenu la sienne, au gré de ses exploits à chaque marche franchie par son équipe (5 buts contre le Bayern Munich en quarts de finale, 3 contre l’Atlético Madrid en demi-finale et 2 face à la Juventus en finale). Si cette dernière ligne droite de la saison est une sorte d’examen ultime, alors Ronaldo l’a passé avec brio. Mieux, 'CR7' s’est même offert le luxe de la couronner par un titre de champion d’Espagne.

Éblouissant, Messi doit combler son absence de titres majeurs

Comment Messi peut-il continuer à espérer ? En se penchant sur le démarrage de cette nouvelle saison, par exemple. Elle lui offre quelques cartes à brandir. Meilleur buteur de Liga (11 buts), Messi prend toute la lumière à Barcelone, dans une équipe en pleine reconstruction. Mieux, sur l’ensemble de l’année civile, le natif de Rosario est le meilleur buteur des 5 grands championnats européens. Sa caution créative et son apport au jeu donnent encore plus de cachet à ce bilan, là où Ronaldo assume un style de finisseur pur. Et puis Messi tient - enfin (!) - un match marquant avec l’Argentine. En Equateur, sa sélection était au bord du gouffre lorsqu’il a surgi, seul ou presque, pour signer un triplé et l’emmener au Mondial.

Cristiano Ronaldo, lui, a patienté comme un lion en cage depuis des mois pour débloquer son compteur en Liga. C’est chose faite depuis samedi, à la mi-octobre ! Suspendu 5 matches en début de saison, le Portugais est loin, très loin même, de ses standards habituels sur cet exercice 2017-18, bien que la Ligue des champions reste un échappatoire pour lui. On connait sa formule. "Les buts, c'est comme le ketchup : quand ils arrivent, ils viennent tous en même temps" . Oui, mais l’automne compte encore pour le Ballon d’Or. Dans le suffrage, c’est la période des dernières impressions. Celle des tournants. Et ces trajectoires croisées ont rapproché les deux lignes.

Un point précis devrait néanmoins être fatal à Lionel Messi. Le retour aux anciennes règles du Ballon d’Or replace le palmarès dans les critères importants pour la récompense. Champion d’Europe et d’Espagne, Cristiano Ronaldo n’a rien à craindre de ce côté-là puisque Messi n’a qu’une Coupe du Roi à lui opposer. Ce serait une autre affaire si le jury faisait encore la part belle aux capitaines et aux sélectionneurs des équipes nationales. Or, les journalistes ont repris la main depuis 2015. Le handicap majeur de Messi se situe là pour cette année. Sa mission est claire : signer une ou deux autres prestations cinq étoiles dans les prochaines semaines. Car en face, Cristiano Ronaldo, qui connait trop la musique, est prêt à mettre le dernier coup de collier…

LES 3 CRITÈRES D'ÉLECTION 

1. Les performances individuelles et collectives (le palmarès notamment) durant l'année civile.  

2. La classe du joueur, le talent et le fair play.  

3. La carrière du joueur.

Mentionnés dans l'article