Bayern Munich, Javi Martinez : "J'aurais aimé être basketteur ou journaliste"

Discret sur les terrains comme en dehors, Javi Martinez n'est pas le joueur le plus médiatisé du Bayern Munich. L'international espagnol s'est pourtant longuement confié dans un entretien accordé à 'Goal'. De sa passion pour le basket à son intérêt pour le journalisme, en passant par la saison du Bayern, bien-sûr, l'Espagnol n'a esquivé aucun sujet.

Nous vous connaissons en tant que footballeur, très peu en tant qu'homme. Voulez-vous garder votre vie privée en dehors du football ? Je n'aime pas trop parler de ma vie privée. Peut-être que je préfère la garder privée, mais bien-sûr, vous pouvez savoir certaines choses sur moi, cela ne me pose aucun problème.

Très bien. Racontez-nous ce que vous faites en dehors du football. Je pense que ma vie en dehors du football est celle d'un gars de 28 ans. Je passe du temps avec mes amis, avec ma famille. Maintenant, j'ai un enfant et je vais prendre soin de lui, passer beaucoup de temps avec lui.

Et vous aimez le basket. Oui, j'aime vraiment. J'aime regarder, j'aime jouer. C'est une de mes passions.

Plus jeune, avez-vous déjà joué au basket ? Oui, je jouais beaucoup quand j'étais jeune. J'ai même gagné quelques tournois. J'étais assez bon, mais je devais choisir entre le football et le basket. Heureusement, j'ai choisi le football.

Êtes-vous assez grand pour devenir basketteur professionnel ? Bien-sûr, en tout cas je le pense. Beaucoup de joueurs sont plus petits que moi. Vous pouvez maintenant voir Isaiah Thomas ou Nate Robinson. Ricky Rubio est espagnol et je pense que nous sommes de la même taille. Je pense qu'il a la taille idéale pour être meneur de jeu.

D'autres joueurs du Bayern aiment le basket. Vous retrouvez-vous, parfois, pour regarder des matches ensemble ? Nous pensons même à organiser un match entre les footballeurs et les basketteurs. Jouer d'abord au basket, puis jouer au foot. Ce serait amusant et j'espère que ça va marcher. Et bien-sûr, j'aime regarder les matchs de la NBA. J'étais à la finale l'an dernier entre les (Golden State) Warriors et Cleveland (Cavaliers), et j'en avais déjà vu une il y a 3 ans, San Antonio (Spurs) contre le Miami Heat. Le problème, c'est le décalage horaire. Les matchs sont trop tard pour nous, donc nous devons toujours regarder le lendemain, et nous connaissons le résultat...

Les joueurs allemands soutiennent logiquement les Dallas Mavericks de Dirk Nowitzki. Quelle est votre équipe préférée ? Il y a quelques autres joueurs allemands aussi: Dennis Schröder à Atlanta, Paul Zipser chez les Bulls. Je soutiens les Bulls parce que j'ai connu plus jeune les Rodman, Michael Jordan, Pippen. Cette équipe était incroyable.

Votre compatriote Pau Gasol est un bon joueur aussi. Oui bien-sûr, il joue maintenant à San Antonio et c'est l'un des meilleurs joueurs, non seulement en Espagne, mais aussi en NBA. Je crois qu'il a deux "rings" (titres en NBA, ndlr).

Dans une interview, vous avez déclaré que si vous n'étiez pas devenu footballeur, vous auriez probablement étudié le journalisme. Oui, quand j'étais jeune je voulais étudier le journalisme mais j'ai commencé le foot trop tôt. Quand j'avais 17 ans, je jouais déjà à l'Athletic Bilbao. Je ne pouvais donc pas mélanger les études et le football.

Pourquoi le journalisme. Qu'est-ce qui vous plait dans ce métier ? J'aime ça, c'est tout, mais pas le journalisme sportif - un autre type de journalisme. J'aurais aimé travailler comme pigiste en voyageant à travers le monde pour couvrir différents sujets.

Mais vous êtes finalement devenu footballeur professionnel, et vous êtes encore le joueur le plus cher de l'histoire du Bayern. Pensez-vous qu'un joueur puisse vous "battre" dans les années à venir ? Je pense que la Bundesliga grandit chaque année et il y a de grands joueurs en devenir. C'est déjà l'une des plus grandes compétitions au monde, mais je pense que la Bundesliga peut devenir le meilleur championnat du monde. Regardez la passion des fans. Vous ne voyez ça nulle part ailleurs. Pas en Espagne, pas en Angleterre. On a des supporters incroyables et c'est la chose la plus importante dans le football. J'ai déjà oublié ce que vous avez dit sur moi, par rapport à mon prix. Mais je pense être dépassé bientôt, oui.

Cette indemnité de transfert n'a jamais été un problème pour vous ? Non, jamais. C'était plus une motivation qu'un problème.

Avec tout le respect qu'on a pour vous, les gens ne mentionnent pas votre nom lorsqu'on parle des plus grandes stars du Bayern, alors que vous êtes le joueur le plus cher de l'histoire du club. Pourquoi ? Parce que votre job est plus ingrat ? Que vous ne marquez pas de buts ? Non, je pense qu'une équipe de football a besoin de joueurs phares comme Ribéry ou Robben, mais vous devez avoir un autre type de joueurs, des joueurs qui travaillent dans l'ombre, qui ne sont pas toujours dans les journaux. Je veux toujours aider mon équipe et je me fiche de faire la Une des journaux ou de voir mon nom floqué sur les maillots. Je ne le veux pas, je n'en ai pas besoin. La seule chose que je veux, c'est des victoires, et aider mon équipe pour qu'elle soit la meilleure équipe du monde.

C'est peut-être même un avantage de ne pas toujours être mis en avant ? Non, je ne me préoccupe tout simplement pas de tout cela. Je viens pour aider mon équipe et je suis concentré pour donner le maximum à chaque match, et essayer de gagner autant de titres que possible en fin de saison.

Comment analysez-vous vos performances cette année? Je suis très heureux. Depuis trois, quatre ans, j'ai eu beaucoup de problèmes. J'ai eu une blessure très grave. Il était même possible que je ne rejoue jamais et je suis très heureux de pouvoir rejouer et faire ce que j'aime. Cette année est très importante pour moi après ces quelques années où je n'ai pas pu jouer plus de 15 matchs par an. Je veux prouver, d'abord à moi-même, mais aussi à tout le monde, que je peux faire de très bonnes choses. Donc je suis très heureux, et je le suis d'autant plus que l'équipe joue bien.

Il y a deux lectures possibles pour analyser la saison du Bayern. D'un côté, l'équipe n'a pas été aussi dominante que les années passées, mais d'un autre côté vous avez été bons dans tous les gros matches. Où se situe la vérité ? Je pense que c'est plus difficile pour nous parce que toutes les équipes nous connaissent et veulent battre le Bayern. Le match contre le Bayern est le plus important de la saison pour la plupart des équipes. Elles se donnent toujours à cent pour cent, ça nous rend les matches difficiles... Mais je crois aussi qu'on joue bien, parce que nous avons beaucoup de concurrence. Leipzig fait une très bonne saison. C'est très important pour nous de rester en haut de tableau.

Ancelotti est réputé pour ses bonnes secondes parties de saison. Vous confirmez ? Nous savons que le début de saison est le moment le plus important. Maintenant, nous devons être prêts. Nous avons vu Ancelotti au Real Madrid, à Chelsea, partout où il a réussi, et il a toujours eu de bonnes secondes parties de saison. On espère que ce sera le cas pour nous.