L'Europe, grand test de Jocelyn Gourvennec

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L'Europe, grand test de Jocelyn Gourvennec. afp

Lille joue une partie de son avenir en Ligue des champions mardi contre Salzbourg (21h00) et pour son entraîneur Jocelyn Gourvennec, dont la patte tarde à se faire sentir: un bon résultat permettrait d’éloigner les doutes qui l’entourent depuis sa nomination.

Seulement 12e de Ligue 1, le Losc (2e du groupe G avec 5 points) a décroché la victoire de l'espoir à Séville (2-1) début novembre et ferait un grand pas vers la qualification en cas de succès contre le club autrichien. 

. La continuité sans la régularité

Lorsqu’il est arrivé dans le Nord, l’ancien milieu de terrain a immédiatement affirmé vouloir poursuivre dans la voie tracée par son prédécesseur. Champion de France dans un immuable 4-4-2 avec Christophe Galtier, Lille n’a jamais changé de système au coup d’envoi d’un match depuis le début de saison.

"Ce groupe a besoin de continuité dans les habitudes et les repères de jeu", avait dit Gourvennec lors de sa présentation à la presse. Hormis l’éphémère (et peu concluant) repositionnement de Yusuf Yazici au milieu, aucun de ses choix n’a drastiquement changé le visage de sa formation. 

Pour trouver une vraie évolution, il faut regarder du côté du pressing. Les Dogues, qui harcelaient leurs adversaires la saison dernière, sont devenus plus passifs et attendent régulièrement en bloc médian.

S’ils sont plus directs à la construction, ce n’est pas uniquement lié au coach. Depuis le remplacement de Léo Jardim par Ivo Grbic dans les buts, les dégagements sont beaucoup plus nombreux. Logique: peu habile avec ses pieds, le portier croate est incité à ne pas prendre de risques.

. Le problème Yilmaz

Avec huit points perdus dans le dernier quart d’heure en Ligue 1, Lille a du mal à finir ses matches. Depuis quelques semaines, la gestion des changements est d’ailleurs une préoccupation majeure au sein du staff.

Un moment a particulièrement fait parler: rentré directement aux vestiaires après sa sortie contre Brest (1-1), Burak Yilmaz n’avait pas caché son agacement. L’attaquant turc, en panne de confiance, continue pourtant à beaucoup jouer.

"J’ai vu une stat récente sur les +expected goals+ (probabilité pour qu'une occasion se termine en but, NDLR) avec une meilleure finition, nos productions auraient dû nous permettre d’être aujourd’hui troisième de Ligue 1", avait souligné Gourvennec fin octobre.

Même si Timothy Weah et Jonathan Ikoné ont également des problèmes dans le dernier geste, Yilmaz est aujourd’hui le joueur du championnat qui sous-performe le plus selon les statistiques d’Opta.

Mais un tel joueur, si important il y a quelques mois et doté d’un fort caractère, peut-il être mis sur le banc ?

. Pas d’opération séduction

Dès son premier passage médiatique, Jocelyn Gourvennec a été confronté à la question de sa légitimité, discutée par beaucoup de supporters sur les réseaux sociaux.

Eux qui attendaient un entraîneur de renom (Claudio Ranieri, Laurent Blanc, Lucien Favre et Patrick Vieira avaient été évoqués) ont vu arriver un coach annoncé proche de clubs de Ligue 2, notamment Guingamp, et reconverti consultant après deux ans loin des bancs.

Même si la perspective de continuer le parcours européen est une belle surprise, les résultats (4 victoires en 14 journées de L1) n’ont pas calmé leur scepticisme.

S’il n’a pas encore été la cible de banderoles, quelques "Gourvennec démission" ont été entendus après la réception de Brest.

Moins charmeur que Galtier, son prédécesseur qui savait faire passer des messages, le Breton tarde à fendre la carapace et axe la majorité de son discours autour de la notion de "réussite".

S’il ne veut pas passer des semaines difficiles, mieux vaut qu’elle soit de retour contre Salzbourg.

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