La Juventus sans rythme et désormais sans filet

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La Juventus sans rythme et désormais sans filet. AFP

Encore dos au mur : battue 1-0 à Lyon en Ligue des champions, la Juventus va devoir renverser la vapeur comme contre l'Atlético l'an dernier, mais l'échec de mercredi souligne les faiblesses d'une équipe sans rythme et sans repères, engluée dans une très mauvaise période.

"Ce n'est pas la Juve !", titre jeudi à la Une 'Tuttosport', le quotidien sportif turinois, soutien traditionnel du club bianconero. 

Mais en fait, si. L'équipe peureuse, nerveuse et surtout affreusement lente que l'on a vue mercredi soir en huitièmes de finale aller de C1 est bien la Juventus de ce début d'année 2020.

Depuis fin-janvier, le bilan de la Vieille Dame est en effet très loin de ses standards avec trois défaites et un match nul en sept matches, toutes compétitions confondues.

Les seuls succès enregistrés sur la période l'ont été contre la Fiorentina, 13e de Serie A, et face à Brescia et à la Spal, deux promus qui occupent les deux dernières places du classement.

"Juve, où es tu ?" et "Trop peu", a de son côté titré la 'Gazzetta dello Sport'. A l'évidence, la supposée machine à gagner tourne au ralenti, à l'image d'un milieu de terrain Bentancur-Pjanic-Rabiot, archi-dominé dans le Rhône par des joueurs théoriquement moins cotés.

- Les regards tournés vers Sarri -

Mécaniquement, les regards se tournent vers Maurizio Sarri. Le technicien italien est venu remplacer Massimiliano Allegri, peut-être arrivé en fin de cycle après avoir beaucoup gagné, mais à qui il était surtout reproché un style manquant de brillant.

Problème, la Juve de Sarri est désormais menacée en Serie A - avec la Lazio Rome et l'Inter Milan qui tiennent son rythme -, comme en Ligue des champions, sans pour autant montrer quoi que ce soit d'enthousiasmant sur le plan du jeu.

"Malheureusement, je ne parviens pas à faire passer l'idée de déplacer le ballon plus rapidement", a reconnu Sarri, accablé par la lenteur de la manoeuvre de son équipe.

"Plusieurs joueurs étaient mal placés ou se déplaçaient mal par rapport à ce que j'avais demandé, mais tout vient du ballon qui circulait trop lentement", a-t-il ajouté.

- Incident Bonucci-Matuidi -

En manque de certitudes et fragilisée par des résultats trop moyens, son équipe est aussi apparue nerveuse, à l'image de cet accrochage entre Leonardo Bonucci et Blaise Matuidi... dès l'échauffement.

"Je ne lui ai pas fait de reproches, je lui ai seulement dit qu'on devait tous être concentrés. On voyait que certains parmi les 18 n'étaient pas concentrés", a expliqué le capitaine italien après le match.

Alors qu'elle s'apprête à jouer une partie de sa saison dans les trois semaines qui viennent - choc face à l'Inter dimanche en Serie A, demi-finale retour de Coupe d'Italie contre l'AC Milan mercredi et match retour à Lyon le 17 mars -, la Juventus doit donc retrouver du calme, du rythme, de l'efficacité et du leadership.

Le retour progressif de Chiellini y contribuera, mais c'est bien sûr Cristiano Ronaldo qui, inévitablement, incarne la solution à la plupart des problèmes turinois.

Au coeur de ce sinistre mois de février, le Portugais a d'ailleurs été le seul à tenir pleinement son rang en empilant les buts. Mercredi encore, il a été le meilleur et le plus dangereux des bianconeri.

Surtout, il est déjà passé par là. Car l'an dernier en 8e de finale aller, la Juve était déjà passée au travers, avec une défaite 2-0 contre l'Atlético Madrid au bout d'un match du même tonneau que celui de mercredi. 

Au retour, Ronaldo avait joué comme un quintuple Ballon d'Or : trois buts, victoire 3-0 et qualification. Peut-il récidiver le 17 mars à Turin ? Cette Juventus en a bien besoin.

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