De Marseille à Paris, fans des Fennecs et des Lions réunis

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De Marseille à Paris, fans des Fennecs et des Lions réunis. AFP

Sur la Canebière à Marseille ou devant l'Institut du monde arabe à Paris, supporters des "Fennecs" algériens, surtout, et des "Lions de la Teranga" sénégalais, plus rares, avaient envahi les rues vendredi soir, pour la finale de la CAN.

Avant le coup d'envoi, la cité phocéenne avait déjà pris des allures de stade à ciel ouvert. Juchés sur les panneaux indicateurs, accrochés aux arbres, assis sur les conteneurs de tri des ordures : tout est bon pour apercevoir les écrans géants mis à disposition par les cafetiers et suivre la finale de la Coupe d'Afrique des nations.

Si le match a lieu au Caire, l'ambiance est là. Fumigènes, pétards, feux d'artifice artisanaux, scooters vrombissant, klaxons automobiles.

"Dix euros l'écharpe, 10 euros le drapeau" : Selim, marchand ambulant sénégalais, tente encore d'écouler le reste de sa marchandise, alors que le coup d'envoi est donné, mais cela fait longtemps qu'il est en rupture de stock pour les maillots algériens. "Je n'avais que de l'Algérie à vendre de toutes façons", reconnaît-il.

Et la fête peut commencer dès la 2e minute, avec l'ouverture du score de Bounedjah pour les Fennecs. "One, two, three, viva l'Algérie" : le slogan est aussitôt scandé par la foule. Ici on croit dur comme fer à un second titre continental, 29 ans après. Le Sénégal court, lui, après sa première étoile africaine.

Sur le terrain, le local de l'étape se trouve côté sénégalais, avec Lamine Gassama, un gamin de la cité de la Castellane, celle d'un certain Zinedine Zidane. Mais pour les fans de l'Algérie, la star c'est Djamel Belmadi, l'entraîneur algérien, un ancien de l'Olympique de Marseille.

A Paris, c'est devant l'écran géant installé sur l'esplanade de l'Institut du monde arabe que des centaines de supporteurs se sont donné rendez-vous. Pour les Fennecs surtout. Fanions, écharpes, drapeaux : la foule tout entière arbore les couleurs du pays et le croissant rouge, pendant que le soleil se couche sur les arabesques métalliques du bâtiment.

Tee-shirts aux couleurs de l'USMA, le club d'Alger, battements de tambours et de karkabous (cymbales du Maghreb) : un petit groupe de supporters met l'ambiance. De "La Casa del Mouradia", hymne contre le clan Bouteflika, aux airs de Sidi Mansour, l'énergie déborde.

"Inch'Allah, on va gagner", s'enthousiasme Salim Ferkuin, 17 ans, sous son bob et ses lunettes carrées, dont l'équipe menait 1-0 à la mi-temps. "C'est un moment historique", poursuit ce jeune franco-algérien : "L'an dernier, on a tous supporté la France pour la Coupe du monde, maintenant c'est le tour de l'Algérie. On va avoir deux coupes !“

"Furie"

Mais les supporters n'étaient pas les bienvenus partout vendredi soir. Sur le Vieux-Port de Marseille, les habituels écrans géants déployés pour suivre les matchs étaient aux abonnés absents. "C'était trop le bordel", lâche la serveuse d'un "pub" à l'anglaise où d'habitude les supporters de foot viennent suivre le ballon en buvant des bières.

De même les rassemblements de supporters étaient interdits vendredi soir sur la Promenade des Anglais à Nice ou la Croisette à Cannes.

A Saint-Etienne la fête n'était pas non plus au programme pour les résidents d'un foyer accueillant des jeunes d'Afrique subsaharienne, contraint de fermer ses portes pour éviter les agressions. "Ce n'est pas drôle pour nous d'être embastillés, mais nous ne tenons pas à revivre ce qui s'est passé à deux reprises après le quart de finale, quand des supporters en furie sont rentrés en brisant des portes et des vitres", expliquait vendredi soir à 'l'AFP' Gilles Rossary-Lenglet, un administrateur du foyer.

Car c'est surtout l'après-match qui inquiète les autorités, après les incidents qui ont émaillé la liesse des supporters après les victoires algériennes en quart puis en demi-finale, à Montpellier notamment, avec la mort d'une mère de famille renversée par un chauffard

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