Un "cadeau" pour Viry après la dégringolade

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Staff et joueurs de Viry-Châtillon explosent de joie après avoir éliminé le SCO Angers. AFP

Rétrogradés de deux divisions cet été, les amateurs de Viry-Châtillon s'imaginaient vivre un long tunnel cette saison: c'était avant le "cadeau du ciel" de la qualification contre les pros d'Angers en 32es de Coupe de France.

"Depuis deux semaines, tout a changé", souffle l'entraîneur Walid Aïchour qui a hésité à rempiler cette année après douze saisons chez ces "Canaris" de la région parisienne, dont cinq aux commandes de l'équipe première.

À la relégation sportive en fin de saison dernière, s'est greffée une rétrogradation pour problèmes financiers et les Essonniens ont dégringolé de la 4e à la 6e division.

"Je me suis posé la question de repartir ou non avec Viry en R1 (6e division)", admet aujourd'hui Walid Aïchour, alors très affecté par la double descente.

"On avait l'impression de ne pas voir le bout du tunnel, après l'histoire des paris il y a deux ans: tout s'accumulait...", soupire l'ancien joueur de Viry, passé par Istres et le Red Star.

La dernière fois que les Essonniens avaient fait parler d'eux en Coupe de France c'était en 2017 avec l'ouverture d'une enquête -- classée sans suite -- pour des soupçons de match truqué après leur élimination en 32e au Poiré-sur-Vie, qui évoluait un échelon plus bas.

"Tout devenait difficile"

Une "mauvaise image" qui a collé au club ensuite: "Avec les sponsors, tout devenait difficile", raconte le coach.

"Même s'ils n'ont pas voulu l'écrire tel quel, le tout, c'est d'avoir été blanchi", positive le président Pascal Mazeau qui fêtera en août ses dix ans à la tête des "Canaris".

Un an et demi après cette histoire, les Essonniens ont entamé la saison 2018/2019 en 6e division avec une "équipe renouvelée à 90%" par rapport à celle qui évoluait en National 2.

"Il ne reste que deux titulaires de la saison dernière", confirme l'entraîneur adjoint Ludovic Danga: Xavier Marcilla et Samba Dembele, VTC pour gagner sa vie, "un pur Virois avec le maillot greffé sur la peau", insiste Pascal Mazeau.

Avec la double rétrogradation, "on a retrouvé la fibre de Viry" vante-t-il avec des "gamins qui ont fait leurs classes ici". A l'image du gardien Vincent Da Silva, manutentionnaire à Rungis, un des héros du match face à Angers, rapatrié cette saison et qui compte plus de 10 ans au sein des équipes de jeunes des "Canaris".

Pour compenser la fuite du gros de l'équipe de National 2, "beaucoup de jeunes sont montés en équipe première", décrypte Walid Aïchour.

"Solder le passé"

Le joueur le mieux payé aujourd'hui touche un salaire de 800 euros par mois, selon Ludovic Danga "ensuite ça dépend de l'ancienneté". La double descente a contraint Viry à un régime forcé.

Mais voilà, la saison morose des Essonniens -- "de transition" préfère le président Mazeau -- a décollé après un centre aérien mal renvoyé par la défense angevine qui a ouvert à Viry les portes des 16es de finale de la Coupe de France.

"Je n'ai jamais vécu autant d'émotion sur un match de foot de toute ma vie", n'a pas peur de dire le coach, comblé pour les "joueurs qui sont restés".

Les dotations et les retombées de la qualification peuvent permettre au club de "passer un vrai cap", estime le président.

"Notre parcours donne un rayonnement au club et fait du bien aux finances, s'enthousiasme Pascal Mazeau. Des gens ont découvert l'existence de Viry et appris que Thierry Henry et Jonathan Zebina avaient été en partie formés ici."

Il rêve de prolonger le plaisir face à Caen mercredi: "Les Caennais ont d'autres priorités", croit savoir -- ou plutôt espère -- Pascal Mazeau qui a "promis" à son entraîneur de "belles saisons" après les "périodes de turbulences" traversées ensemble.

"Passer un tour de plus nous permettrait de solder le passé et de démarrer une nouvelle ère", songe-t-il à haute voix.

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