Dix ans après la finale de 1984, le suicide de Di Bartolomei

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L'AS Rome aura une pensée pour son ancien joueur. AFP

De la finale de C1 entre l'AS Rome et Liverpool en 1984, on a retenu le triomphe des 'Reds' et les gesticulations de Grobbelaar lors des tirs au but. Mais Rome et la Roma n'ont jamais oublié le capitaine Agostino Di Bartolomei, qui s'est suicidé 10 ans jour pour jour après la défaite au Stade Olympique.

En 2015, le visage de Di Bartolomei est réapparu, juste à côté de celui de Francesco Totti, au centre d'un des tifos les plus fameux de la Curva Sud, représentant les grands capitaines de la Roma.

Romain, numéro '10' et capitaine, 'Ago' avait tous les attributs du mythe. C'est lui qui portait le brassard quand la Roma a gagné le deuxième 'Scudetto' de son histoire, en 1983, et qui a ensuite guidé le club 'giallorosso' jusqu'en finale de C1.

La semaine dernière, le directeur général de Liverpool Peter Moore a publié sur Twitter le compte-rendu d'observation réalisé à l'époque par le 'scout' Tom Saunders. "Bartolomei dirige le milieu de terrain et même s'il ne se déplace pas autant que d'autres joueurs, il compense par son excellence dans la distribution et le jeu long", écrivait-il à propos du capitaine au charisme silencieux.

Handicapé par sa lenteur, Di Bartolomei avait reculé en défense centrale au fil d'une carrière qui, après la Roma, l'avait conduit à l'AC Milan, puis à Cesena et à la Salernitana, antichambres d'un oubli qu'il vivait mal.

"Ils t'ont pris la Roma"

"Je suis dans un tunnel sans fin. Ils ne veulent pas me faire revenir dans le monde du foot", a-t-il écrit dans le mot laissé le jour de son suicide, d'une balle dans le coeur le 30 mai 1994, 10 ans exactement après la finale perdue contre Liverpool.

À la fin de la saison 1983-1984, Di Bartolomei avait été poussé dehors par la direction du club romain, au désespoir de tifosi qui l'adoraient.

Pour son dernier match en giallorosso, une finale de Coupe d'Italie remportée contre Vérone peu après celle de C1, une banderole l'attendait dans le Virage Sud : "Ils t'ont pris la Roma, mais pas ta Curva".

"Tu as incarné le rêve de tous les gamins de Rome. On dit parfois que les joueurs passent et que la Roma reste. D'accord. Mais pour nous tu n'es pas comme les autres. Tu fais partie de nous", lui avaient aussi écrit les tifosi dans une lettre.

Aujourd'hui, son souvenir reste présent parmi les supporters mais aussi au club, qui a donné son nom au principal terrain du centre d'entraînement de Trigoria.

L'affiche à venir contre Liverpool a bien sûr réveillé les mémoires mais son fils Luca, responsable du Parti Démocrate (centre-gauche) a sur Twitter appelé à regarder plutôt vers l'avenir.

"Merci pour vos pensées mais je ne veux pas parler. Et je crois qu'Ago aussi préfèrerait le silence et la concentration. Pour une fois, faisons en sorte qu'à Rome, le passé soit une terre étrangère. Ne pensons qu'au futur. Allez !"

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