Chaker Alhadhur (Châteauroux) : "Pour moi, c'est un peu la fin des galères"

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Chaker Alhadhur s'est confié. Goal

Prêté par Caen à Châteauroux cette saison, Chaker Alhadhur monte en puissance à l'image de l'équipe. Il vient d'inscrire son 1er but en professionnel.

La saison passée, la carrière de Chaker Alhadhur (26 ans) a connu un coup d'arrêt. Pourtant, en signant à Caen à l'été 2015, tous les voyants semblaient au vert pour qu'il brille en Normandie. Mais les choses n'ont pas tourné dans le bon sens et il s'est retrouvé à sortir d'une saison complète en réserve. L'été dernier, c'est à Châteauroux, 6e de Ligue 2, qu'il est parti relancer sa carrière au poste de latéral gauche. Apparu 24 fois cette saison en championnat, l'ancien Nantais vient d'inscrire son premier but en professionnel le week-end dernier contre le Gazélec Ajaccio (4-1). La récompense de sa montée en puissance sous le maillot castelroussain.

Vous venez d'inscrire votre premier but en professionnel, à 26 ans, on a presque envie de dire "il était temps"...

Chaker Alhadhur : C'est vrai qu'il était temps. Un premier but en professionnel, ça fait forcément plaisir. En plus, il est beau. Mes amis et mes coéquipiers commençaient à me chambrer parce que je ne tentais pas souvent ma chance et que je n'arrivais pas à marquer ce but. Là, c'est fait. Je monte en puissance, à l'image de l'équipe. Maintenant, il faut continuer.

Oui, je m'en souviens. Ça aussi, c'était un bon moment. Avec Nantes, on s'était qualifiés pour la finale avant de perdre contre Montpellier (2-0, le 9 mai 2009, NDLR). Je ne marque pas souvent dans le jeu, donc ça remonte. J'ai mis quelques buts avec Nantes sur penalty et j'ai quand même réussi à marquer avec la réserve de Caen, la saison dernière. Il me manquait juste ce but en professionnel.

Il paraît que c'est lors de ce match de Coupe Gambardella qu'Alain Caveglia vous a repéré, deux ans avant qu'il soit nommé directeur sportif du Stade Malherbe de Caen...

C'est ce qu'il m'a dit lorsqu'on a parlé ensemble, avant que je signe là-bas. Il m'a donné cette anecdote, qui m'a fait sourire. J'avais fait un bon match, je me rappelle.

Comment jugez-vous votre parcours depuis ?

Tout s'est bien enchaîné. J'ai signé professionnel à Nantes deux ans après. Mais c'est vrai que je n'ai fait que des saisons à 15 matches. Il y a eu Epinal où je n'ai pas pu jouer pour un problème de contrat. Je suis parti à Bayonne où je me suis blessé. 15 matches, c'est trop peu, et j'ai décidé de partir. Mais si je n'ai pas joué davantage, ce n'est pas que de la faute du club. Je suis quelqu'un qui se remet en question et j'ai sûrement ma part de responsabilité dans le fait que je ne jouais pas plus.

"Aujourd'hui, je ne parle pas de revanche"

À Caen, rebelote, vous avez joué 11 matches la première saison et aucun la seconde. Avez-vous douté...

Forcément, j'ai douté un petit peu. Je me suis posé des questions, surtout que quand on ne joue pas, on se dit que ce sera plus difficile de trouver un club derrière. Je n'ai pas eu d'explications de la part du coach, mais je ne lui en veux pas. C'est comme ça. S'il ne m'a pas pris, c'est qu'il avait ses raisons. Moi, aujourd'hui, je ne parle pas de revanche. Je veux juste être performant avec Châteauroux et continuer à faire ce que je fais de bien actuellement.

Vos proches disent que vous n'êtes pas du genre "grande gueule", peut-être trop gentil parfois...

C'est quelque chose qu'on m'a souvent dit. Je n'ai peut-être pas suffisamment montré que je n'étais pas content de ne pas jouer. Mais c'est difficile de changer sa nature. Je suis comme ça, je ne suis pas du genre à aller taper à la porte du coach pour lui dire que je veux jouer plus. C'est dans mon caractère.

Le sélectionneur des Comores vous a toujours fait confiance malgré votre situation délicate en club. C'est quelque chose qui a dû être important pour vous...

À ce moment-là, ça m'a fait du bien. La sélection est importante pour moi. Même si les Comores restent méconnus, il y a de bons joueurs. Le fait d'être appelé alors que je ne jouais pas avec Caen m'a permis de rester concentré sur mon travail. On est une sélection qui monte, encore en lice pour une qualification pour la CAN 2019. C'est un objectif et j'espère qu'on arrivera à se qualifier, ce qui serait une première pour la sélection comorienne.

Aujourd'hui, vous êtes déjà à 24 matches de Ligue 2, tous en tant que titulaire. Peut-on parler de renaissance ?

On peut parler de renaissance, oui, c'est un peu ce qui m'arrive. C'est un peu la fin des galères aussi, même si je n'ai pas connu de grosses blessures. Au début, j'avais un jugement mitigé sur mes prestations avec Châteauroux. Mais là, je sens vraiment que je monte en puissance.

"La montée en Ligue 1 ? Tout est possible..."

On a souvent parlé de votre polyvalence, aujourd'hui n'aimeriez-vous pas vous fixer à droite ou à gauche définitivement ?

Être polyvalent, ça peut être bien aussi. Je suis latéral droit de formation. Et pourtant, c'est à gauche que j'ai joué le plus de matches et que je joue actuellement. Si on m'offrait la chance de retrouver le couloir droit, je ne dirais pas non. Mais si on me proposait de faire toute ma carrière à gauche, j'accepterais aussi. Je n'ai pas un mauvais pied gauche même si au départ ce n'était pas naturel de centrer avec. Là, à force d'enchaîner les matches, je suis plus à l'aise et j'ai réussi quelques passes du gauche. De toute façon, en signant à Châteauroux, même si au départ je cherchais un club pour jouer à droite, je savais que je venais pour jouer à gauche, donc j'étais préparé à ça.

Châteauroux est la 3e équipe de Ligue 2 en 2018 et se trouve maintenant aux portes du top 5. Comment jugez-vous les performances du groupe actuellement ?

On n'a perdu qu'un match depuis le début de l'année. C'était contre Nîmes, je crois (3-0, le 20 janvier, NDLR). L'équipe est concernée, tout le monde tire dans le même sens et c'est vraiment plaisant. On avance ensemble, on travaille bien et si on continue sur notre série, on pourra peut-être obtenir quelque chose de bien en fin de saison.

Quand vous dites "quelque chose de bien", vous pensez à la montée ?

Exactement ! On n'en parle pas trop entre nous, mais tout est possible. Le championnat est ouvert et, en continuant à jouer comme on le fait en ce moment, on ne sait jamais.

La question de votre avenir se posera aussi en fin de saison, puisque vous êtes prêté sans option d'achat. Où en est-on aujourd'hui ?

Je ne pense pas trop à tout ça. En fin de saison, il est prévu que je retourne à Caen. Du coup, dans mon esprit, je reprendrai l'entraînement là-bas. Ils m'ont appelé récemment pour me dire qu'ils suivaient mes matches. C'est bien ! Mais il y a la fin de saison à jouer avec Châteauroux et on aura tout le temps de parler de ça.

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